Thikem's Blog

Pour ne pas cesser d'écrire

Mensonge inutile

Julie n’osait pas la regarder dans les yeux, le mensonge était trop gros, sa voix sonnait faux, ses paroles se perdaient dans un souffle mal contrôlé.

Comment pouvait-elle s’imaginer que sa mère croirait cette excuse-bidon, une histoire abracadabrante de vélo volé devant l’école et retrouvé deux rues plus loin?

Elle continuait à attendrir la pâte à coups mesurés de rouleau, même pas un soupir, ses mains pétrissaient la masse gluante, sans prononcer un mot. Est-ce qu’elle avait avalé la couleuvre? Pouvait-elle filer sur le chemin de sa chambre?

Le pied gauche tapotait  le carrelage, les doigts trituraient doucement la poignée du cartable, les mâchoires étaient contractées à l’extrême, elle regardait distraitement le pommier en fleurs au coin de la baie vitrée, surtout ne pas laisser paraître son trouble.

J’y vais, j’y vais pas? Elle est trop occupée, elle n’a pas capté l’embrouille. Tant pis, j’y vais! D’un bond, elle redressa sa poitrine naissante, dégagea les boucles blondes de son visage et annonça qu’elle avait des devoirs à faire. Même pas une réponse.Ouf, ça passe.

Au moment où elle atteignait le pas de la porte, elle se figea, la voix douce et amusée venait de chasser tout le sang de ses membres.

« Comment s’appelle-t-il? »

 

 

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Vive les vacances…

Plutôt que rester chez soi pour ne pas affronter le froid, autant aller chercher le soleil pas trop loin, même s’il n’est qu’imaginé: au salon des vacances.

Vu l’affluence, nous n’étions pas les seuls à y avoir pensé, la foule remplissait les allées des quatre palais du Cinquantenaire, c’était assez fatigant de circuler et, après avoir récolté les quelques brochures qui nous intéressaient, nous sommes partis au bout de deux petites heures de déambulation, avec deux petits intermèdes au stand du Mas de Saboth, pour saluer Fanny et Olivier, les sympathiques propriétaires et animateurs de ce village de vacances du Lot.

Et, même si nous n’avons pas écumé tous les stands, nous pensons avoir repéré un petit hôtel très agréable dans le sud du Portugal, nous sommes tous les deux bien tentés d’y passer une semaine de détente.

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Pauvres types

19 janvier

Aujourd’hui, je voudrais simplement avoir une pensée émue pour tous les chauffards qui ont un petit pois dans le cerveau qui les empêche de planifier correctement leur journée, et les oblige à couper la route aux autres conducteurs pour sortir au dernier moment de l’autoroute afin de gagner une place dans la file.

Je les plains de tout mon coeur, comme des handicapés mentaux aux neurones qui bouclent en automobilopathie.

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Chasse discrète

Qu’est-ce que l’état français espère faire croire à ses citoyens? Qu’ils sont bien protégés parce qu’il a activé le plus haut niveau du plan Vigipirate? Que le tueur va se cacher comme une bête apeurée attendant d’être capturée dans son trou? Et surtout, aurait-on pris les mêmes mesures extrêmes en-dehors de cette période pré-électorale?

S’il est aussi bien organisé qu’on le prétend, ce méprisable individu doit bien rire de toute cette agitation car, pendant qu’on protège les écoles, il reste une foule de cibles potentielles auxquelles les forces de police ne pourront accorder leur attention.

Et puis, il ne manquerait plus, pour ajouter à la publicité et à son sentiment d’impunité, qu’un policier trop nerveux abatte un conducteur de scooter qui ferait mine de s’enfuir.

Avec tout ce ramdam, on prétend rassurer la population, mais ce n’est qu’un exemple de plus de l’insécurité qui menace de plus en plus nos pays et contre laquelle nos gouvernants n’opposent que des mesures insuffisantes, laxistes (pardon, tolérantes) et rétroactives.

J’espère que, derrière cette poudre aux yeux, on laissera travailler les vrais enquêteurs afin qu’ils mettent la main sur cette crapule et lui fasse payer ses meurtres ignobles.

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Survie des plus forts

GD ne supportait plus cette violence gratuite qui gangrénait le quartier.

Passe encore ces petits loubards aux coiffures burlesques qui le charriaient juste pour la gloriole devant leur bande – il pouvait encore se défendre et, la plupart du temps, une pichenette lui suffisait pour ramener l’inconscient à une attitude plus respectueuse.

Mais quand il voyait les petites vieilles jetées à terre pour piquer le maigre contenu d’un sac à main ou les gamins tabassés pour un vieux GSM trop chèrement défendu, son sang bouillonnait et il se sentait prêt à convertir les lâches en chair à baxter. Mettre un pied dans la rue était devenu synonyme de risques et GD sentait une rage sauvage rugir en lui. Gare à celui qui tomberait sous ses poings!

Il ruminait encore le dernier braquage du libraire, laissé pour mort après un vicieux coup de batte, en abordant l’ancien parc mangé par les herbes folles. Un bruit sourd lui fit lever la tête, il pensa aussitôt à un sac qu’on frappait du pied.

Ca ne devait pas être un sac, un sac pousse rarement des gémissements.

 

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L’amour blesse

GD avait été amoureux, ou plutôt, il n’avait jamais cessé d’être amoureux, la fin douloureuse de son mariage n’avait pas altéré les sentiments qu’il avait éprouvé, éprouvait et éprouverait toujours.

Aucun combat n’était de trop pour épater sa dulcinée, chacun des coups qu’il assénait était une rose qu’il déposait à ses pieds, chaque direct qu’il encaissait était comme un baiser qu’il recevait de ses lèvres, chaque round qu’il tenait il le devait aux nuages qui le portaient, chaque match qu’il remportait il le dédiait à sa bien-aimée.

Mais rien n’était assez bien pour elle! Quoiqu’il fasse, qu’il gagne un combat difficile ou remporte un contrat, il se sentait malgré tout incapable, insignifiant ou imbécile. Elle avait le chic pour le rabaisser à chaque occasion, lui qui se sentait vilain petit canard, il devenait crapaud à chacune de ses remarques désobligeantes.

Et pourtant, malgré les insultes déguisées et les humiliations répétées, son départ avait sonné le glas de sa carrière, il était tombé dans une profonde apathie, incapable de monter sur un ring ou même d’affronter un sac de sable.

Il avait longtemps accepté d’être le reflet de ses désirs, il ne pouvait supporter l’idée de n’avoir été que l’ombre des rêves de l’être adoré.

Jamais il n’avait pu renoncer à son amour. Quant à sa vie….

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On n’échappe pas aux rongeurs

Avant de le mettre dans la boîte, une petite prière semblait appropriée. Quoique!

Est-ce qu’il fallait vraiment observer une minute de silence pieuse pour un hamster? Juste pour soulager la peine des enfants? En quoi adresser quelques mots à Dieu allait aider les gosses à mieux accepter la perte de leur animal de compagnie? C’était ridicule!

Et puis, comme animal de compagnie, on a déjà fait mieux. A part dormir la journée, faire du bruit la nuit et mordre quand on essayait de les toucher, je ne vois pas ce que ces bestioles ont d’agréable pour la maison. C’est amusant un moment de toucher ces petites boules de poils, de les voir s’agiter dans leur cage, de les regarder dormir enfoncé dans leur pelote de fibre laineuse. Après quelques semaines, voire quelques jours, il n’y a plus que les parents pour s’en occuper et se charger des tâches alimentaires et de nettoyage.

Finalement, oui, je vais faire une petite prière à Dieu, pour le remercier d’avoir doté ces créatures d’une courte vie. Un petit trou dans le jardin et bon débarras!

OK les enfants, on dit un dernier au revoir à Pikachu et papa va l’enterrer.

Quoi? Ah non, pas question, moi vivant, il n’est pas question d’acheter un cobaye… Non, ça suffit…! Bon, on en reparlera plus tard, d’accord…?

Combien de temps ça vit un cobaye?

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Essai sans filet

Bon sang qu’elle était laide cette petite voiture. A croire qu’on l’avait construite avec des bouts de métal récupérés à la casse. Elle était cabossée de long en large, pas un endroit où la peinture ne soit pas écaillée, voire disparue, laissant le métal gris à nu.

Quelqu’un avait dû la poncer sans ménagement ou la faire passer dans un car wash muni de brosses métalliques bien aiguisées. En y regardant de plus près, on pouvait même distinguer des entaille légères qui parcouraient toutes les faces d’avant en arrière. Bizarrement, pare-bris et vitres semblaient avoir été sauvée de ce mauvais traitement, comme si l’attaque avait été ciblée.

Et puis, petite, carrée et basse, calée entre ces gros monstres tout-terrain, elle ressemblait à une pauvre proie acculée attendant la dernière morsure qui la coucherait sur le sol sans ménagement et lui briserait définitivement le châssis.

Ce fût mon premier coup de coeur automobile.

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Poésie-minute

On peut déprimer, déprimer tout son saoul

Penser que rien n’est bon

Se prendre pour un con

Jouer les victimes d’un crime

Que tout seul on imagine

Mais il faut en venir à bout

Il faut tenir le coup

Se laisser complètement aller

C’est mauvais pour la santé

Pas besoin de l’écrire

Sur les murs des soupirs

Lutter c’est difficile

Pour quitter  ce tunnel hostile

Et tenir enfin le bon bout

Bats-toi comme un lion

Pour ne pas mourir de frustrations

Courage

Cours

Rage

 

 

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Deuil national

Quel drame! Tant d’enfants morts dans un accident de bus en Suisse!

Je suis de tout coeur avec les familles des victimes.

Les mots sont dérisoires devant la profondeur de leur douleur.

Je n’ai jamais connu une telle perte et espère ne jamais le connaître.

Paix à leurs tendres âmes!

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