Thikem's Blog

Pour ne pas cesser d'écrire

Promenade au parc (10)

– Pensez-vous vraiment que l’existence se résume à une fuite sans fin – et devant quoi ou vers quoi, je vous le demande ? -, un œil fixé sur le chemin parcouru, l’autre sur celui qui reste à parcourir ? Quel danger peut bien justifier cette peur de s’arrêter ? La mort vous attend sûrement au bout du chemin et vous pensez qu’elle veut aussi vous surprendre au moindre signe de ralentissement. Ou alors, vous poursuivez un objectif bien singulier : il n’est visible que quand vous vous déplacez et disparaît dès que vous vous arrêtez…

Nouvelle pause, il considère mon visage fermé, je l’imagine tentant de sonder les méandres de mon esprit. Je ne cille pas d’un poil, il doit prendre cela pour preuve de mon incompréhension, il baisse la tête en signe de découragement, inspire un bon coup et se redresse en me plantant un regard intense dans les yeux.

– Je vous sens perplexe. Un simple indice, jeune homme, vous incitera à approfondir la réflexion. Comment savez-vous que vous êtes en mouvement ?

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Promenade au parc (9)

Il mime un fumeur tirant une bouffée de cigarette, lève les yeux au ciel comme en extase suprême. Une ébauche de sourire s’est profilée sur mon visage, un acquiescement discret qui ne lui a pas plu. Il s’emporte un peu.

– Eh bien, vous vous trompez ! Profiter de l’instant présent ne veut pas dire fuir ses responsabilités. Au contraire, c’est accepter les choses qui font partie de votre vie telles qu’elles sont, sans préjugés et sans appréhension. C’est vivre sans devoir souffrir des boulets du passé comme Prométhée et sans pousser à l’aveugle les rochers du futur comme Sisyphe.

Pause. Des réminiscences de mythologie grecque tente d’émerger de ma conscience, je rame un peu, il reprend sans me laisser le temps de mettre le doigt sur les bases péniblement acquises à l’athénée.

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Promenade au parc (8)

– Mais alors, la réalité? Qu’est-ce qu’on en fait ? Pas moyen de l’éviter, la vilaine réalité de tous les jours. Je lis dans vos yeux des doutes, des réponses insatisfaisantes, jouer, rêver, méditer, tous des moyens de fuir, pas vrai jeune homme?

Il m’agace avec ça, j’ai l’impression d’être un gosse débile !

– J’imagine bien, à vous voir, que vous n’êtes pas du genre à vous évader dans les paradis artificiels, mais uniquement parce que vous pensez que ce serait pure lâcheté, pas parce que vous doutez de leur efficacité. (Eh, il va un peu trop loin, là !) Aaah, laisser glisser les ennuis au travers d’une passoire arc-en-ciel, quel pied ce serait !

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Plaidoirie devant dieu

Au début, il n’y avait rien
Bientôt vinrent les premiers terriens
Cellules minuscules, ridicules
De toutes petites particules
Elémentaires mais nécessaires
Forcément, l’homme dût paraître
Géant devant les fourmis
Honteux devant l’éléphant gris
Il lui parut naturel de se dire :
Je suis intelligent, je peux détruire
Kif-kif avec nul autre
L’homme fut son propre apôtre
Mais il ne fit pas que détruire
Ne vous en déplaise
Oublions toute indignation
Pour analyser ce qu’il a pu construire
Quand ce n’est ce qu’il a pu créer
Retenons souffle et attention
Sur la seule chose qui nous plaise
Toujours : le joli verbe aimer
Unique dans tout l’univers
Vérité d’un monde sans travers
William est un séduisant Apollon
Xavière est une fleur-papillon
Y-a-t-il jamais plus beau
Zeus, que ces deux tourtereaux ?

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Folestival – la suite

Super, c’était tout simplement super.

Le temps a été magnifique de bout en bout, même parfois étouffant, orageux n’osait-on pas trop dire, et le ciel nous a épargné les parapluies et la boue.

Les prestations des différents groupes ont mis l’ambiance dans un public ravi de bout en bout, depuis seize heures avec le très rock coverband Rusty Forks jusqu’à une heure avec les non moins rock Rolling Bottles. Et entre les deux, le groupe a capella Witloof Bay assez impressionnant par sa palette de voix et ses adaptations de classique pop et disco. Et comment ne pas être ébloui par la pêche du groupe de BJ Scott qui a enflammé la scène et démontré tout son talent et son énergie, ou par les papys de Slade qui ont ravi tous leurs (vieux) fans par leur rock toujours pêchu, de quoi en faire pâlir d’envie certains groupes actuels.

L’organisation, quoique solide, a cependant souffert encore une fois du succès de la huitième édition du Folestival, plus de deux mille spectateurs. Plus la soirée s’avançait, plus les files au bar ou au barbecue devenaient longuettes et il fallait vraiment être motivé pour passer des dizains de minutes dans chacune d’elles juste pour avoir une bonne bière fraîche, un délicieux pain saucisse ou un paquet de frites dorées à souhait. Un point toujours à améliorer, peut-être en dupliquant les débits de boisson, les barbecues et les fritures.

Mais bon, le plaisir était au rendez-vous, on y reviendra sûrement l‘année prochaine, rien que pour l’ambiance bon enfant, familiale, la bonne musique rock et surtout le bonheur de ne pas avoir l’impression d’être de vieux ringards dans une manifestation d’adolescents en furie.

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Folestival

Aujourd’hui c’est l’escapade habituelle à Longueville, pour assister au sympathique festival. C’est bien organisé, dans une ambiance bon enfant, avec des groupes connus comme Slade et Beverley J Scott (une habituée) et moins connus mais tout aussi intéressants comme Witloof bay ou les Rolling bottles.

On va encore passer une bonne après-midi et une excellente soirée, à boire de bonnes bières et à manger de délicieuses frites et de non moins bons pains saucisse, tout en écoutant de la bonne musique. Un vrai régal pour les papilles et les oreilles.

A condition que le ciel ne nous tombe pas sur la tête en nous déchargeant sa colère électrique et sa bave humide et froide. Je croise les doigts…

Mais même cela ne nous empêchera pas de prendre un pied d’enfer!

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Météo fit

Ohé, il y a quelqu’un là-haut que ça embêterait de gérer correctement le thermostat ?

D’accord, en Belgique, on n’est jamais content de la météo. Cinq jours de grand soleil et on se plaint de la chaleur accablante qui pénètre les maisons, s’installe dans les murs et empêche de dormir correctement la nuit – sans parler des moustiques qui se régale de l’aubaine de cette transpiration abondante qui leur indique la position des proies aussi sûrement qu’un phare dans la nuit.

Mais il faut avouer que le beau grand soleil, c’est super quand on a l’occasion de se promener dans la nature, pas quand on est bloqué à l’intérieur de bâtiments sans air conditionné. Déjà que c’est pénible de travailler quand les autres se prélassent dans un transat, cocktail glacé en main, c’est pire lorsqu’on sue à grosses gouttes au moindre tressaillement musculaire.

Et puis, vlan, alors qu’on se serait contenté d’une petite brise fraîche, ne voilà-t-il pas que le maître ès météo se laisse aller à l’excès inverse et nous envoie pluies et orages, histoire de nous faire regretter ce qui nous épuisait la veille. Et tout cela, bien sûr, le week-end, pour bien gâcher les moments de détente – barbecues, festivals, promenades – organisés par et pour ceux qui bossent en semaine.

Alors merci au gars qui se cache dans les cieux pour faire n’importe quoi avec le climat! Il n’y a vraiment personne qui peut l’empêcher de jouer avec les boutons et manettes ? Parce qu’ici, en bas, on en a marre d’avoir un détraqué aux commandes du temps.

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Plaisir de cheval

C’était un soir, il y a longtemps
Je trottinais vers le grand marché
D’un bon pas, allègre et décidé
Je pestais contre le mauvais temps
Et pourtant j’étais heureux, ami,
On me débarrasserait bientôt
De mes rênes et de mon harnais chaud
Pour me mettre dans un champ joli
Où je resterai dans l’insouciance
De mes sabots aux fers de chance

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Le pouvoir, rien que le pouvoir !

Quelle tristesse (pour être léger) de voir mes concitoyens se déchirer sur la formation des gouvernements et ainsi valider la manipulation dont ils sont victimes de la part des partis politiques.

Sortez un peu de votre stupide allégeance à une idéologie qu’aucun d’eux ne suit plus que selon les bénéfices personnels qu’ils peuvent en tirer, cessez de croire bêtement à des engagements qu’ils ne respecteront pas s’ils ne servent plus leurs intérêts partisans, quittez ce rêve éveillé où la faute est toujours sur les épaules des autres.

Les politiciens ne suivent qu’une seule logique : celle d’accéder au pouvoir à tout prix, que ce soit par le parjure ou par l’alliance contre-nature. CDH, Ecolo, PS, MR, tous n’agissent que dans cette optique, arriver au sommet de l’état et y rester le plus longtemps possible, quitte à passer pour des menteurs ou des tricheurs. Après tout, peu importe la manière tant qu’on est là-haut.

La politique belge ne sort certainement pas grandie de cette période de tractations, de marchandages et de trahisons de toutes sortes, mais, hélas, mes compatriotes se laisseront encore une fois berner par les belles paroles de leurs idoles, promettant le meilleur avant l’élection et servant le pire par après, mais bien sûr toujours sous la contrainte des autres.

Espérons que cette coalition kamikaze ou suédoise, pour la constitution de laquelle tous les partis francophones portent une part de responsabilités, ne sera pas le principal clou du cercueil de la Belgique.

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Promenade au parc (7)

22 juillet

Il me regarde un instant, l’air amusé, appréciant sans doute que je sois tombé dans son jeu.

– Tout à fait, jeune homme, bien raisonné! Je vous ai vu observer cet enfant sur l’herbe. Pensez-vous qu’en ce moment, il se préoccupe de l’heure ? Pour lui, il n’y a pas de passé ni de futur, il est en-dehors du temps.

Touché ! Mon énervement, l’envie de partir fondent comme neige au soleil. Je reste bouche bée au risque d’avaler l’une de mouches qui circulent en formation dans ce coin du parc. C’est vrai, dans le fond, le gamin est… Mes yeux reviennent sur la scène précédente, inchangée. Le gosse est tellement pris par son jeu que plus rien d’autre n’a d’importance, pas même que le jour qui décline ou qu’aucun adulte ne semble veiller sur lui. Je soupire, entrouvre la bouche pour lancer une répartie. L’ancêtre anticipe encore mes pensées.

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