Boire, m… moi, jamais!
Si, si, je vous assure, pas une goutte de toute la journée. Ou alors, juste une, de quoi se revigorer quand j’ai un coup de mou?
Mais je ne bois pas, du moins, pas régulièrement, un petit verre par ci, par là, il n’y a pas de dépendance, c’est juste culturel, je consomme en famille, ou avec des amis, ou pour les grandes occasions. Ce n’est pas de l’addiction, juste une prise d’ambiance, je ne veux pas faire tache, Bob, c’est bon pour les autres, moi je suis raisonnable, il me faut quelques centilitres, juste assez pour participer à la fête, pas suffisamment pour être saoul, pas besoin d’en arriver là, je connais mes limites, je tiens bien l’alcool et je suis parfaitement capable de m’arrêter quand il faut.
Ca va, ça va, j’arrête là! Toujours le même discours. Je suis maître de mes actes, les autres sont de pauvres épaves sans volonté, moi seul ai la suprême capacité d’évaluer le moment où le taux sanguin est proche de la limite. Ce n’est pas une élocution bredouillante et une démarche houleuse qui signifient que je ne suis plus en état de conduire.
Et puis, je vous emmerde, je me sens très bien, où elle est cette serrure, lâchez-moi, je n’habite pas loin, la voiture connaît la route, vous voyez, tout va bien, j’ai passé la première sans caler, allez, foutez-moi la paix, j’ai envie de rentrer chez moi.
Sommeil, lumières trop fortes, route floue, klaxon, pas dormir, route… paupières lourdes, secousses, coup de volant pour… merde, gros phares, ébloui, qu’est ce que…