Thikem's Blog

Pour ne pas cesser d'écrire

Présent et être présent

Vivre le présent, tout est là et pourtant rien ne nous prépare à profiter de cet éphémère.

Il n’y a pas de présent qui existe, il y a une multitude d’instants présents qui se suivent à un rythme infernal et nous échappent comme d’insaisissables grains de poussière cosmique. Ils deviennent quasi instantanément du passé, ils ne sont jamais le futur, rien que d’y penser nous les avons déjà perdus.

Vivre l’instant présent, c’est pourtant ce qui donne une chance de se sentir exister, et ça ne veut pas dire fuir la réalité. Au contraire, c’est s’y baigner complètement, sans l’éviter avec les cadavres anciens et les obstacles planifiés, c’est être attentif à soi mais sans rien attendre comme résultats, ni juger de ce qu’on y observe. C’est juste une constatation de pensées, de faits, qui nous permet de trouver l’identité première, la personnalité primale que des générations, des cultures, des hiérarchies ont dissimulée, enchaînée, violée, bannie.

Il faut prendre le temps de se respirer, de toucher du doigt cette âme enfouie et enfuie. Mais le chemin n’est pas facile, assailli que nous sommes par tant d’images, de sons et d’idées qui nous polluent l’esprit pour nous asservir et nous empêcher d’être nous-même.

La liberté n’est ni hier ni demain, elle se trouve dans chaque seconde où nous cessons de penser correct, quand nous pensons vrai, quand nous pensons maintenant. Nous avons tous le pouvoir de bloquer les rouages du temps, il suffit de le vouloir!

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Mauvaise cible

Est-ce que ce monde est sérieux? chantait Francis Cabrel, et aujourd’hui, quand je vois le foin fait autour de la suspension de Luc Trullemans par RTL, je me pose la même question.

Alors quoi, est-ce que nous allons un jour nous atteler à résoudre les vrais problèmes plutôt que nous laisser embarquer sur de faux chemins par les empêcheurs de râler en rond, les phobiques du franc parler et les aficionados du politiquement correct et aseptisé? Les écrits de notre monsieur Météo ont peut-être dépassé sa pensée, mais sous le coup de la colère après une agression, qui ne le ferait pas. Il s’en est excusé et expliqué, pourquoi le stigmatiser alors que, dans d’autres cas, on entend des cris d’orfraie dès qu’un regard ou un doigt accusateur se pointe?

Faut-il pour cela en faire une affaire d’état médiatique, alors qu’il ne fait qu’écrire ce que de plus en plus de Belges (natifs ou de générations intégrées) pensent, à savoir qu’il y en a marre de tous ces petits malfrats mal éduqués (qu’ils soient du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest), qui nous pourrissent la vie et échappent à tout contrôle par laxisme, manque d’effectif, de volonté et/ou d’une justice efficace.

Alors, plutôt que pratiquer l’auto-flagellation antiexotraumatique, quand donc prendra-t-on au sérieux les mises en garde et les appels de la population respectable mais peu respectée?

PS: les journaux en ligne ont été obligés de clore les commentaires sur les articles concernant cette affaire Trullemans, preuve s’il en faut que le sujet continuera à déchaîner les passions tant qu’il ne sera pas résolu, et cela ne sera possible que quand on cessera d’accuser toujours les mêmes de racistes et de victimiser toujours les mêmes.

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A l’arraché

28 avril

Bon sang que ce match fut énervant. Accueillir Renaix n’a jamais été facile, mais cette fois-ci nous avons bien cru perdre la totalité de l’enjeu alors que nous méritions la victoire.

Le match s’est déroulé de manière assez monotone, nous avions pris position dans le camp adverse, dominant les échanges sans aucune discussion, mais en face, il y avait un gardien de but intraitable qui déjouait toutes les tentatives de nos avants, si bien qu’à la mi-temps, le score était resté vierge.

A la reprise, ce qui devait arriver arriva. Sur un moment d’inattention de notre défense, nos adversaires pénétraient trop facilement dans notre cercle, je déviais le tir de l’attaquant mais la balle se retrouvait devant le stick de deux adversaires isolés qui n’avaient (presque) aucun mal à marquer contre le cours du jeu. Je dis presque, parce que le buteur avouera plus tard qu’il avait marqué fautivement du pied.

Sans nous démonté, nous reprenons de plus belle l’assaut du but adverse, mais sans parvenir à tromper la vigilance du gardien, toujours impeccable dans ses interventions. Nous nous résignons presque à être les victimes d’un hold-up parfait lorsque, à cinq minutes du terme, le but égalisateur tombe enfin. Loin de nous contenter de ce match nul, notre attaque poursuit ses offensives et, miracle, dans les dernières minutes de jeu, nous prenons l’avantage: le match est gagné!

Je n’avais pas eu grand-chose à faire de tout le match, mais les nombreuses occasions manquées, et ce but qui n’arrivait pas, m’ont bien fait suer à grosses gouttes. Quel stress, bon sang, quel stress!

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Quiz national

27 avril

Deuxième participation au sixième Quiz musical de Mont-Saint-Guibert, compétition nationale pour déterminer la meilleure équipe du pays en ce qui concerne les connaissances musicales des siècles passés et des années proches. L’ambiance est tout aussi sympathique et électrique que l’année précédente.

Lorenzo nous a concocté une nouvelle équipe Vilvoorde perforante, avec l’intention de gagner, mais la concurrence est forte de la part des incontournables champions de l’équipe Bruxelles, et de leur brillant challenger, l’équipe d’Anvers. Les 6 autres équipes – Namur, Diegem, Woluwé, Mont-Saint-Guibert et j’en oublie 2, ont fourbi leurs armes.

Les musiques à reconnaître – 100 sur tous les thèmes – sont bien trouvées et les points vont être durs à glaner cette fois-ci. La première moitié du jeu se passe plutôt bien pour nous, nous sommes premiers, suivis d’Anvers à 1 point et de Bruxelles à 2 points. Hélas, la suite s’avère moins brillante, nous chutons lourdement sur Claude François et ses reprises anglaises ainsi que sur les années 2011 et 2012. La victoire ne sera pas pour cette fois-ci, nous terminons à nouveau sur la troisième du podium, à 20 points du gagnant, Bruxelles pour la cinquième fois, et à 1 points du deuxième.

Pas de regrets, on a passé un très bon moment de plaisir (et de bon stress), la mémoire musicale nous a fait défaut à certains moments, tout comme une équipe plus diversifiée (des jeunes au fait de l’actualité musicale auraient été précieux, malgré que ma puce ait été assez performante). Il y a des leçons à retenir pour l’année prochaine.

Bravo aux organisateurs! Pourvu que ça dure ainsi longtemps!

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22, v’là le groumpf

Tout cela ne me rajeunit pas: aujourd’hui, c’est l’anniversaire des 22 ans de mon grand bonhomme.
Rien d’exceptionnel dans cette célébration, si ce n’est que date et âge sont de petits palindromes.

Juste une pointe d’admiration surtout, non parce qu’il ressemble à un idéal rêvé, juste pour ce qu’il a de différent, même dans ses imperfections (qui n’en a pas!), et qu’il fait bien mieux que moi: le look, le sport, le fun, la drague…

Bon, je suis peut-être un peu dépassé et certainement peu objectif sur ce coup-là. N’empêche, paternel ou pas, naturel ou pas, c’est comme cela, je l’aime, ce grand échalas sportif, ours mal léché en matière scolaire, grognon du petit matin, addict de jeux vidéo, et j’en passe.

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Végétattention

Je suis l’herbe qui vous chatouille dans votre mépris de l’insignifiant
Je suis le brin qui vous picote quand vient l’assoupissement sur de pauvres lauriers
Je suis la tige qui vous démange quand vous avez rasé ces têtes qui vous agacent
Je suis la fleur bleue qui se pavane dans votre champ d’uniformité crasse
Je suis l’ortie qui vous irrite lorsque vous êtes devenu trop impudent
Je suis la graine qui reviendra lorsque vous pensez avoir tout éliminé

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Fait comme un rat 4

Je me sens drôle, une sorte de torpeur s’empare de moi, les murs vacillent, les sons s’étouffent, je m’endors, non, je ne peux pas dormir, je dois…

C’est bizarre, qu’est-ce qui a changé ? Je suis à l’étroit ici, il n’y a pas d’issue, juste des murs transparents, je sens des présences, des corps flous sont près de moi, on me tâte, on s’inquiète peut-être de mon état, je vacille, je n’arrive plus à me tenir droit, la lumière bouge, le sol bouge, je ne me sens pas bien, j’ai soif, je vais vomir…

Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Une ombre se penche loin, là-bas, plus haut, si haut que j’en ai le vertige, elle me cache ce ciel éblouissant, je me sens flotter, je ne puis plus bouger, je ne peux plus penser, je ne suis plus qu’un corps mou, qu’un esprit flou, qu’un rêve… ou un cauchemar…. Je dois… résis…ter…

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Fait comme un rat 3

Je tente de la calmer du mieux que je peux mais cette femelle cherche sans cesse un abri comme si elle se doutait de ce qui l’attend, elle se recroqueville dans le creux de mon coude, je sens sa détresse, je partage son besoin de protection, je suis seul parmi tant d’étrangers, elle ne connaît que les siens depuis la naissance, laissez-moi partir.

Je prends une profonde inspiration et la récupère par la peau du dos pour exposer le ventre rond. L’aiguille s’enfonce dans la peau, le piston pousse la solution anesthésiante dans son abdomen. Retrait de l’aiguille, retour dans la cage, j’ai ressenti comme une pointe dans le bas du ventre.

Quelques minutes de patience et la bête sera prête pour l’opération neurochirurgicale, une petite injection ciblée dans le lobe pariétal de cellules-souches modifiées génétiquement, première étape pour la mise au point de la thérapie de régénération tissulaire. Vérifions que tout est prêt, l’ampoule décongelée, le liquide nutritif et neurostimulant, l’appareil stéréotaxique, les ciseaux, scalpels et autres ustensiles de dissection, mes notes… OK, je n’ai rien oublié…

Houlà, qu’est-ce qu’il se passe ? J’ai la vue qui se trouble, mes jambes flageolent, on dirait comme un coup de fatigue soudain, j’ai pourtant bien dormi cette nuit, bien déjeuné, c’est pas normal…

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Fait comme un rat 2

La seringue est prête … voilà, un bon mélange narcotique, ça devrait l’endormir. Je la pose près de la table de dissection. Maintenant, il n’y a plus qu’à en saisir une par la queue! J’ouvre la cage, mouvements de peur, des copeaux de bois volent, regroupement dans un coin de la cage, elles me surveillent, que va-t-il nous faire ce géant blanc? Je me sens observé, leur regard incisif est troublant, je marque un instant d’hésitation, j’en repère une, moins craintive et plus curieuse que les autres, je prends soin de l’écarter des autres, elles n’hésiteraient pas à mordre cette main menaçante.

Ma prise se laisse relativement faire – au secours, il m’a saisi par la queue! – je sens comme un flottement lorsque je l’amène, les quatre membres écartés, vers mon bras. Elle s’y accroche, cherche à s’échapper, je la retiens par cette queue rêche qui dégoûte tant les femmes, son cœur s’emballe, le mien aussi, j’ai peur de la laisser tomber, elle en profiterait pour trouver un refuge inaccessible. Elle se réfugie sous mon aisselle, je la récupère avant qu’elle n’entre dans une poche, je la caresse doucement, elle pousse de petits cris perçants, elle a peur de l’odeur, de ce parfum étranger, différent de celui de ses congénères, je lui souffle mon haleine sur le museau pour la rassurer, nous échangeons nos odeurs, son urine macule ma blouse, elle se venge.

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Fait comme un rat

Voilà, la porte est bien fermée. Pas la peine de verrouiller, personne ne vient jusqu’ici, à part les nettoyeurs, et encore, quand je vois l’état de la pièce, je me demande s’ils n’évitent pas, eux aussi, cet endroit. Je peux les comprendre, je n’y viens pas vraiment pour le plaisir et encore moins pour me détendre. C’est ici que le mot solitude prend tout son sens. Enfin, il faut bien s’y mettre, de temps à autre, sinon personne ne fera ce boulot à ma place…

Et puis, quelque part, ça me plaît d’être seul. Voyons, tout est là, les plateaux, les instruments, les solutions. OK. Avant tout, mettre des gants, un peu de musique, et c’est parti pour la journée. Huit heures d’isolement organisé.

Est-ce qu’ils m’ont préparé ce que j’avais demandé ? Pas évident de lire les étiquettes… C’est pas ça… Pas ça non plus… Ni ça… Ah, voilà, les dernières, évidemment. Il y en a une, deux… vingt rats femelles. Agitées, les toisons blanches, la lumière des néons les agressent, mon arrivée aussi, il ne doit pas y avoir longtemps que le laborantin les a amenés.

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