Thikem's Blog

Pour ne pas cesser d'écrire

Suite d’enquête

La maison trois-façades est sans cachet, cube de briques beiges et châssis blancs, pas le genre de turne où je passerais mes vieux jours. Une pelouse, vert pétant et rasée de près, cerne la baraque qu’une haute haie, impeccablement taillée, tente maladroitement de dissimuler aux regards des passants. La construction rectangulaire au bout du chemin dallé doit être un garage, ‘sais pas si la victime y a rangé sa cage. Le planton s’efface pour me laisser entrer dans le hall. Coup d’œil au passage : pas de trace d’effraction sur la lourde.

Je m’imprègne un instant de l’atmosphère générale. Première impression : les lieux n’ont aucun attrait particulier. A gauche le living et la salle à manger à la déco minimaliste, devant l’escalier en bois vers les chambres, à droite la cuisine. Ca sent le propre, presque l’hosto, tout est impeccablement rangé, pas un cadre qui penche ou un objet mal placé, on se croirait dans un appartement-témoin, pas dans un espace habité.

Petit tour d’horizon du rez-de-chaussée, salle à manger, imitation empire, en bois de merisier, l’armoire du fond attire l’œil par une colonne d’étagères couvertes de boîtes à musique de tailles et origines diverses, soigneusement alignées et classées par forme – triangles au-dessus, puis carrés, autres polygones, jusqu’aux cercles en bas ; salon de cuir noir, home vidéo avec écran large, pas de photos, juste les murs décorés de trophées ou de reliques, d’un glorieux passé familial je suppose. Les portes-fenêtres donnent sur une courte terrasse dallée prolongée d’un jardin d’un are, au jugé – même haie, même pelouse. Pas de dégâts de ce côté-là. Je note machinalement qu’il y a des volets mais qu’aucun n’est baissé.

Une petite pièce sert de jonction entre le salon et la cuisine, sans doute l’endroit où il prépare ses repas, ça communique via un trou dans le mur mitoyen, une sorte de passe-plat rudimentaire. La table, nappe en plastique rouge et chaises design du même coloris, est préparée pour le petit déjeuner : une assiette, une serviette, un bol et un couteau sont empilés avec un sens parfait de l’équilibre, et, sur l’extrémité proche de la fenêtre, en file indienne, il y a un pot de lait, une sucrière, un pot de confiture et une barquette de minarine. Intrigante, cette disposition ! Vu d’en haut, on pense à un d minuscule.

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Cinquième round

GD eut l’impression d’être coupé en deux, la pointe du pied de son adversaire venait de l’atteindre en plein plexus solaire.

Pendant qu’il luttait pour respirer, comme étouffé par un sac plastique, la bouche désespérément ouverte pour aspirer un air qui semblait solide, il entendait l’arbitre égrener le décompte fatidique. GD n’arrivait pas à se redresser, il était tétanisé, en positon foetale, les mains sur sa poitrine immobile, à’attendre le retour du réflexe de pompage.

Une éternité sembla s’écouler au ryhtme du sang qui battait bruyamment à ses tempes, il réussit enfin à rouler sur le dos, la douleur s’atténuait, si seulement il pouvait se relever, vite, très vite, le OUT fatidique allait retentir…

Coup de gong. Soulagement douloureux. Au moins il avait tenu jusqu’au cinquième round.

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Comment est-ce posSTIB?

Et revoilà la STIB qui se manifeste par des actions inélégantes et déplacées.

Un accord n’a pas été conclu avec les organisateurs des 20 km de Bruxelles au sujet de la gratuité de transport pour les participants, et, comme par hasard, c’est ce jour-là que la STIB déploie les grands moyens pour contrôler les voyageurs.

C’est vraiment mesquin et contre-productif, pas que pour la STIB mais surtout pour l’image de la Belgique!

Ceux qui ont décidé cette action ont-ils seulement pensé un instant au fait que, pour un coureur, il n’est pas évident de se déplacer avec son portefeuille (ou n’importe quoi d’autre d’inutile) pour participer à la compétition?

Je mettrais quand même un bémol à cette critique en pointant quand même du doigt les organisateurs qui auraient pu avertir les participants de ce changement par rapport aux autres années.

Reste que la STIB, à force de faire des fausses notes, nous présente une bien horrible cacophonie et qu’il serait temps qu’elle cesse de nous casser les oreilles (et le reste…).

 

 

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L’humour du risque

Pourquoi est-ce que je me sens plus à l’aise pour écrire des choses tristes que des textes amusants?

Je ne suis ni déprimé ni particulièrement malheureux, il me manque bien, comme chacun d’entre nous, toujours l’une ou l’autre chose qui, j’imagine, comblerait ma vie, mais je ne suis pas obnubilé par leur absence et cela ne me pousse pas au négativisme et au pessimisme.

Non, bien au contraire, j’aimerais pouvoir rédiger des parodies, des sketches ou des pamphlets bourrés d’humour, mais la plupart du temps, ils restent inaboutis car  j’ai l’impression qu’il ne s’y trouve rien de drôle. Je ne trouve pas matière à rire et, si j’y parviens, les gags me semblent antédiluviens, inopérants ou plats.

Peut-être n’est-ce qu’une peur de plus, celle de déplaire. Les gens se sentent plus proches de vous dans le malheur, il semble y avoir une sorte de compassion naturelle, une proximité de sentiments qui fait que nous retrouvons tous un peu de nous-mêmes dans les déboires des autres, et les mauvais souvenirs, nous aimons savoir que d’autres les ont endurés.

Par contre le bonheur, comme le rire, semble plus personnel, plus égoïste. Les joies, les fous rires, les délires, nous pouvons les connaître en public, avec des amis ou en famille, mais ce qui les déclenche reste si personnel, si tortueux parfois, si fragile aussi, que nous ne voulons pas (ou n’osons pas) révéler à d’autres cette source intense de bien-être.

A l’image de la révélation d’un secret, d’une énigme ou d’un dénouement, expliquer ce qui amuse et fait éclater de rire fera retomber le soufflé, et au mieux, on ne récoltera que des sourires polis, au pire, on se heurtera à des visages fermés ou grimaçant de dégoût. L’humour est si délicat à manipuler et, si tout le monde en est pourvu, beaucoup n’ont pas nécessairement le vôtre.

Oui, on peut plaisanter de tout mais pas avec n’importe qui: c’est là que le bât blesse, surtout lorsqu’en plus on fait usage de mauvais jeux de mots, de pétards mouillés et d’allusions au trente-sixième degré.

Je ne boude donc pas mon plaisir quand un humoriste trouve les mots justes (c’est rare, et je l’envie alors), et je déteste ces émissions aux rires pré-enregistrés qui sous-entendent que nous sommes incapables de déceler les feintes des scénaristes.

Je poursuis inlassablement ma quête du bon mot, et espère pouvoir un jour rédiger un acceptable texte d’humour plutôt que d’humeur.

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Le volant et la glisse

Je ne résiste pas à la tentation de vous révéler enfin l’accident survenu à la pharmacie où travaille ma douce et tendre aimée.

Cela s’est passé jeudi dernier, peu avant la fermeture car le volet métallique était déjà partiellement abaissé. Ce soir-là, pour ceux qui s’en souviennent, il y a eu un court orage sur Bruxelles et c’est à ce moment que le drame s’est produit. Je dis drame, mais heureusement, il n’y a aucune victime humaine à déplorer.

Or donc, un jeune conducteur a perdu le contrôle de son véhicule, probablement en dérapant sur les rails humides du tram. Probablement, car il n’y a eu aucun témoin et lui-même, en état de choc, ne se souvient que d’avoir vu un éclair avant de reprendre ses esprits dans la voiture sinistrée.

C’est donc par analyse des lieux et de l’épave, et par extrapolation que nous avons, mon fils et moi, imaginé ce qui avait dû se produire. La voiture se trouvait du côté droit de la route, la pharmacie du côté gauche, à hauteur d’un passage pour piétons. Le véhicule, quand il a glissé en arrivant près du passage, a entamé un tête-à-queue qui l’a déporté vers la pharmacie; celui-ci a ensuite été bloqué lorsque son flanc arrière droit a successivement heurté un poteau indicateur (celui du passage), le coupant net au ras du sol, puis une voiture en stationnement, la faisant reculer d’un bon mètre, et enfin un poteau d’éclairage autour duquel la voiture a pivoté pour envoyer son flanc arrière gauche contre la façade de la pharmacie et enfin s’immobiliser sur le trottoir.

En heurtant l’immeuble, il a défoncé une vitrine (en verre Securit), ce qui a projeté dans la pharmacie les présentoirs et les chaises qui se trouvaient derrière, et a plié sur ses fixations le radiateur. Par chance, il n’y avait ni piéton sur le trottoir, ni client ou employé dans l’établissement, excepté l’employée qui, à ce moment, se trouvait derrière le comptoir.

Spectaculaire à souhait et source de bavardages pour le voisinage dans les semaines à venir!

 

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Couci, couça

26 mai

Bilan mitigé pour le début de WE:

– la Belgique fait match nul contre le Monténégro: je suis content de voir Wilmots privilégier une équipe portée vers l’attaque, mais, avec l’absence, entre autres, de Van Buyten et de Kompany, les lacunes défensives se sont payées cash, comme d’habitude;

– ma fille fait une bonne représentation de son spectacle théâtral (Les héros de mon enfance), elle a de la présence sur scène, elle est remarquable mais, comme tous ces jeunes artistes, elle a un peu tendance à parler trop vite (le stress, bien sûr) et trop bas sur certains passages délicats (manque d’assurance), comme ils l’ont tous faits ce soir-là, bouclant une pièce de 50 minutes en 40

– mes élèves ont tous réussi leur contrôle, mais, est-ce la fatigue ou l’inattention, certaines de leurs réponses m’ont laissé comme un goût de laissez-aller, malgré la révision du cours réalisée juste avant l’épreuve.

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Déraille de tram?

Encore une personne fauchée par un tram!

Je vois dans la presse les commentaires de ceux qui tapent sur les conducteurs de tram imprudents, sur ces véhicules électriques devenus trop silencieux, sur leurs couleurs peu voyantes, et caetera.

Tout cela n’est qu’un paquet d’excuses pour se déresponsabiliser une fois de plus!

Excepté pour les non-voyants sans leur canne, vous devez savoir quand vous traversez des rails de tram et que, donc, il y a des trams qui y circulent habituellement. Soyez prudents, un point c’est tout!

Il me semble qu’encore récemment, la STIB a fait une campagne d’affichage pour rappeler aux citoyens qu’un tram est prioritaire et ne s’arrête pas aussi facilement qu’un piéton.

Mais bon! Si certains ont décidé de s’isoler du monde via des écouteurs et de marcher le nez en l’air, qu’ils en acceptent les risques et la responsabilité plutôt que de mettre tout sur le dos des « autres ».

Les piétons et les cyclistes ont reçu beaucoup de droits et de priorités depuis qu’ils sont considérés comme usagers faibles, mais cela ne les autorise pas à penser que, du coup, ils peuvent faire tout et n’importe quoi et que ce sont toujours les autres qui doivent faire attention.

Je suis aussi bien automobiliste que piéton et, sachant tout ce qu’un conducteur doit contrôler en permanence, je suis parfois effaré de voir le comportement de certains piétons lorsqu’ils traversent une rue: la plus élémentaire prudence demande de regarder la route au préalable mais beaucoup poursuivent leur marche sans même se préoccuper de la circulation, ils sont « prioritaires ». Moi, quand je traverse, je regarde d’abord et j’emprunte les passages piétons (quand ils sont éloignés d’une distance supérieure à celle définie par la loi). Sans doute qu’ayant été correctement instruit par mes parents, j’ai un avantage sur ceux qui n’ont pas eu cette chance.

Et pour répondre d’emblée aux critiques, je n’excuse en aucune façon les conducteurs qui usent de leur véhicule comme des chars d’assaut pour effrayer les autres usagers et poursuivre leur course, ni ceux qui roulent comme des abrutis sans se soucier de rien ni personne.

La route est à tout le monde, elle est réglementée par un code, à chacun de le connaître, de le suivre et de respecter ceux avec qui il la partage.

 

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Nuit sans issue

Fais de beaux rêves!

Il y a bien longtemps, une douce voix a murmuré cette délicate attention à l’oreille de GD. Bien longtemps. Depuis, les belles images qui apaisent, soulagent et qu’on oublie dans le confort d’un réveil agréable, se sont estompées dans la grisaille poisseuse des cauchemars qui se répètent et s’intensifient.

GD ne peut plus leur échapper, ils sont les fossoyeurs de sa paix intérieure, impossible de les sortir de son esprit, ni la fatigue physique intense ni les pilules du sommeil n’en viennent à bout, le corps résiste encore à l’épuisement, l’esprit est proche de la rupture névrotique.

Si seulement il arrivait au bout de ces séances de torture mentale! Si seulement il pouvait ouvrir cette porte qui lui glisse entre les doigts! Si seulement il mettait un nom sur ces personnages sans visage! Si seulement il pouvait trouver un sens à tout cela! Si seulement…

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Annonce spectacle

Pour ceux que les artistes amateurs intéressent, il y aura ces 15, 16 et 17 juin prochains, un spectacle organisé à la Cité culture à 1020 Laeken.

Cette opérette rock, Une Brique sur l’Estomac, à la fois jouée et chantée, a été créée  (de A à Z) par un membre de la troupe d’amateurs Jet-Lag (anciennement les Zenfwoirés),  pour d’abord se faire plaisir en groupe , pour ensuite se produire en public une nouvelle fois, mais surtout pour aider l’enfance malheureuse puisque les bénéfices seront redistribués.

Je suis d’autant plus fier de l’annoncer que Dominique (mon épouse adorée) participe à cette aventure où elle met en oeuvre tout son talent de comédienne et (un peu moins) de chanteuse.

Si vous pensez venir, décidez vous rapidement car la salle n’est pas énorme.

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Omnis homo mendax

Pourquoi mentir lorsqu’on est impliqué dans une affaire criminelle, au risque de se décrédibiliser? Pour embellir les faits? Pour se déculpabiliser?

Si on n’a pas sérieusement préparé son mensonge, une rapide enquête vous mettra devant vos contradictions.

Hier, je regardais une émission sur une affaire de viol. Au lieu de dire la vérité en révélant qu’elle avait bu plus que de raison et était quasi inconsciente qiand elle a été violée, la victime a inventé qu’on l’avait frappée et forcée à boire. Résultat: non-lieu pour le coupable mineur qui avait pourtant reconnu avoir profité de la situation.

Aujourd’hui on apprend que la mère de la fillette disparue à Gerpinnes se rétracte: elle n’a pas déposé l’enfant à l’école comme elle l’assurait, mais l’a laissée dans sa voiture et, sans doute pour ne pas passer pour uen mauvaise mère, a inventé cette histoire. Du coup, il ne faut pas s’étonner que maintenant la police la soupçonne du pire.

Le mensonge est un art, pas une improvisation.

 

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