Il y a des jours commence où l’univers semble se liguer contre vous. Enfin, quand je dis l’univers, je parle surtout de cet insignifiante localité qu’est Bruxelles dans l’infinité des galaxies.
Il n’empêche que quand rien ne va, que chaque décision prise, chaque choix effectué, semble les moins favorables, il y a de quoi se poser des questions sur l’efficacité de son ange gardien (s’il y en a) ou sur sa capacité à bien analyser et réfléchir.
Donc, me voilà parti ce matin de Jette pour déposer ma voiture au garage pour entretien. Pour l’avoir déjà expérimenté sans souci, j’emprunte un chemin détourné pour rejoindre Anderlecht, au lieu de prendre les grands axes fort fréquentés en cette heure de pointe. Et paf : non seulement, il y a un camion de pompiers qui obstrue en partie la rue, la circulation est bien ralentie, mais j’ai devant moi une conductrice qui hésite, hésite à contourner le véhicule rouge : cinq minutes de perdues.
Un peu plus loin, je tombe sur un embouteillage sur le grand axe et décide de prendre plutôt des petites rues : mal m’en prend car d’abord les parents qui déposent leurs enfants devant l’école se préoccupent peu de bloquer le passage, et ensuite un camion-poubelle empêche les véhicules de le dépasser. J’arrive quand même au garage, après quelques petits ralentissements supplémentaires : une demi-heure de route au total.
Ouf me dis-je une fois mon auto dans les mains du garagiste, je vais prendre les transports en commun, itinéraire et correspondances en tête, et je vais mettre le même temps (si pas moins vu les priorités accordées aux bus) pour revenir chez moi.
Et bien non ! Après avoir laissé filer un premier bus alors que c’était le bon, je prends le suivant, d’une autre ligne, cinq minutes plus tard, réévaluant le trajet à suivre. Hélas, cent fois hélas, le sort semble s’acharner sur ce véhicule : arrêts intempestifs, camion de déménagement sur le site protégé, voitures qui refusent de le laisser passer ou lui font des queues de poisson, bref tout concourt à ce que, derrière lui, trois autres véhicules l’ont rattrapé. Et flûte !
On arrive quand même en vue de la place Simonis et, à nouveau, c’est l’embouteillage. Donc je décide de descendre à l’arrêt précédent, pensant que je pourrais gagner du temps en coupant à travers le parc de la Basilique pour prendre une autre ligne de bus. Malheur à moi : l’accès au parc est bloqué par des barrières et, au lieu de le contourner, je dois le longer. Au moment où j’arrive enfin au bout du parc pour ne plus avoir qu’à traverser et atteindre l’arrêt voulu, le feu passe au rouge pour moi et je me dis : pas grave, je vais marcher perpendiculairement et traverser plus loin. Et, arrive ce qui devait arriver : mon bus arrive, le feu est au vert pour lui, et je le vois me passer sous le nez.
Je ne m’énerve pas (trop) et rejoint l’arrêt pour constater que le bus suivant est dans plus de dix minutes. N’écoutant que mon courage, je repars vers mon domicile qui est de plus en plus proche en fait, pour aller jusqu’à un autre arrêt ou enfin, après quelques minutes d’attente, je peux monter et apprécié assis le reste du trajet.
Bilan : une heure de transport en commun et de marche. Heureusement qu’il faisait sec, il ne manquait qu’une douche pour compléter ce tableau merveilleux.