22 mars
Drame de Strépy-Bracquegnies : la « légère intoxication alcoolique » du conducteur n’éclaire pas tout. Il ne buvait pas ni ne se droguait : circonstance atténuante ou aggravante ?
D’après les déclarations de l’avocat du conducteur, « Paolo a dû rouler avec 2 victimes projetées dans l’habitacle du véhicule. Une victime était coincée dans le pare-brise, le pauvre chauffard a parcouru plus d’un kilomètre, le visage ensanglanté ». Tout ce sang, ces corps, cela doit expliquer qu’au lieu de s’arrêter, il a poursuivi sa route sur une si longue distance. A visibilité réduite, tout le monde choisit de poursuivre sa route. Mais bien sûr, il y a le « choc psychologique », ce « choc » qui explique tout l’illogique.
Le véhicule roulait à une vitesse excessive : 90km/h dans une zone 50hm/h. L’avocat du conducteur s’est exprimé à ce sujet : « Il a freiné très fort (les phares de frein sont allumés sur les vidéos). Il roulait à une vitesse comprise entre 80 et 90 km/h, inadaptée. Mais même s’il avait roulé à une vitesse de 50 km/h, il aurait fait des dégâts. » Mais pourquoi donc s’acharner sur ce pauvre garçon ? Ce ne sont ni la vitesse, ni l’absence de freinage qui expliquent le bilan du drame, mais bien la présence mal encadrée de ces gens sur une route où, d’habitude, il pouvait foncer sans problème. Habitant sans doute depuis peu dans la région, il ignorait qu’il y avait des ramassages durant la période de carnaval.
Je m’interroge : s’il a freiné à un moment, il a quand même réaccéléré pour pouvoir traverser le cortège et continuer sa course folle, non ? Son avocat compte vraiment se focaliser sur le premier freinage aussi bref qu’inutile ? Bon, il était « sous le choc » après avoir percuté plusieurs dizaines de personnes de plein fouet et, du coup, il a mis du temps à réagir et à s’arrêter, loin des lieux du drame. Et ? On passe l’éponge, c’est pas grave mon petit, remets-toi de tes émotions ?
« Mon client est choqué, bouleversé par les faits. Il n’a rien vu parce qu’il ne regardait pas la route (à cette vitesse ?) mais parlait au passager (qui était endormi !). Le pauvre ! Les six morts, les dix blessés graves et dizaines de blessés légers ne le sont pas, eux, mais c’est sans importance dans ce malheureux accident dont les victimes sont, en grande partie, les responsables.
Au final, quelle sera la ligne de défense ? Mon client roulait un peu vite, il n’a pas eu les bonnes réactions, mais ce drame ne serait pas survenu sans l’irresponsabilité des organisateurs du ramassage ?
Mais je m’emballe : laissons les enquêteurs et la justice faire leur travail. Il est clair que le conducteur mérite une sanction (peine de prison ou autre) mais des circonstances atténuantes sont possibles s’il s’avère que la sécurisation du groupe de ramassage était déficiente. A suivre donc.