Les partis et leurs affiliés continuent leur popotte en famille, pour se partager le gâteau, en faisant fi des réprimandes (plutôt de petites tapes amicales, les conséquences ne vont jamais bien loin !) de leurs pairs et des cris d’indignation des citoyens dont ils se foutent ouvertement.
La nomination de Thomas Salden au poste de conseiller général de l’ISPPC (encore une intercommunale, comme par hasard) en est un superbe exemple.
C’est d’abord le demi-frère d’Olivier Chastel (MR), et le secrétaire général adjoint du MR, et sa nomination sera validée par une collègue du parti, Valérie De Bue. N’y voyez surtout aucun copinage, coup de pouce familial ou placement de membres.
Ensuite, ce poste vient d’être créé (quel coup de bol !) et sera rémunéré à hauteur de 200 000 euros par an (les intercommunales ont tellement de pognon, pardon de boulot…) Notons aussi que le CA de l’ISPPC vient justement d’autoriser une indexation de 10 % des salaires des directeurs (environs 20 000 euros en plus), sans doute parce que tous les travailleurs sous leur direction ont des salaires mirobolants et qu’il serait injuste que les directeurs, que l’on imagine facilement bossant 25 heures par jour, doivent se contenter de si faibles rémunérations.
Rien d’étrange non plus au fait que ce poste semble avoir été créé sur mesure pour Thomas Salden, aucune qualification n’est requise pour le poste, aucune formation universitaire n’est demandée, ni rien d’un profil correspondant à une personne qui dirigera une intercommunale employant des milliers de personnes.
Enfin, l’appel à candidature (rédigé bien sûr par le CA dont faisait partie Thomas Salden, mais c’est à peine un léger oubli de ségrégation des tâches) a été lancé sur une durée très courte de dix jours, juste avant les grandes vacances, sans réelle publicité ni prolongation des délais, de sorte que, bizarrement, il n’y a qu’un seul candidat et personne ne semble vouloir remettre en question la procédure de recrutement. C’est-y pas merveilleux, un allocataire social évité, merci l’ISPPC.
Malgré le scandale Publifin (Publi… quoi ?), les postes grassement rémunérés fleurissent encore en-dehors de toute logique économique. Ce poste est-il vraiment nécessaire ? Si non, les milliers d’euros économisés pourraient servir à embaucher des infirmières et soulager le personnel de l’ISPPC.
Mais enfin, qui s’en soucie ? Le pillage de l’argent public est sans risque, les goinfres ne se bouffent pas entre eux et les gentils électeurs n’ont que ce qu’ils méritent : des politichiens à la hauteur de leur passivité aveugle.
Dernière nouvelle: la ministre de Bue vient de tout annuler, notant (tiens, tiens, les réactions négatives de la population auraient-elles eu une quelconque influence?) certaines irrégularités et incohérences. Le CA de l’ISPPC a 60 jours pour contester ces décisions: curieux de savoir si elles seront acceptées ou si on gagne du temps pour se faire oublier et les invalider dans le calme et le silence.