Je ne pensais pas passer un si bon moment devant le petit écran (enfin, il vaudrait mieux dire le grand écran aujourd’hui) grâce à Sharknado, nième film sur le thème de l’invasion d’une ville (ici Los Angeles) par des bancs de requins. Le scénario d’une tornade déversant des milliers de mangeurs d’hommes sur des habitants impuissants (pas tous, bien sûr) me semblait déjà bien ridicule, mais le scénario et la réalisation ont poussé tout cela vers des sommets qui m’ont fait hurler de rire devant tant de débilité et d’incohérences flagrantes.
Sans parler du jeu d’acteurs frisant l’amateurisme et les dialogues peu inspirés (ou caricaturaux). Ou des effets spéciaux extraordinaires s’il s’agissait d’un film des années 80, mais c’est sorti en 2013 !
A me demander finalement si cela n’avait pas été fait exprès pour se moquer des films du genre.
Rien que pour le plaisir, je vous révèle quelques-uns des détails qui m’ont marqué.
Les plans du film passent subitement d’une ville inondée par la mer ou la pluie à des routes sèches, comme si la tornade jouait au yo-yo et que le soleil séchait tout à chacun de ses retours. Le meilleur est cette maison sur la colline qui se remplit d’eau (super-étanche elle est !) et de requins et finit par exploser sous la pression.
D’ailleurs, les requins du film (superbes fakes!) ont une extraordinaire faculté de survie après une chute vertigineuse du haut de la tornade, ainsi que hors de l’eau ce qui leur permet de nager dans les rues où l’inondation est à mi-jante des voitures et même de sauter au-dessus d’un bus. Et il y a celui à la super-mâchoire d’acier qui arrive à découper le toit d’un 4×4.
Et les acteurs ne sont pas chiches dans les exploits improbables, genre tuer un requin avec une queue de billard ou tirer dans une porte au shotgun et ne détruire que la poignée. Ou le héros qui parvient à tenir à une main la tôle ondulée devant le réduit où tout le monde s’est réfugié alors que la tornade arrache tout autour d’eux. Et la même tornade met tous les avions de l’aéroport sur le dos sauf l’hélicoptère car, of course, il y a un pilote d’hélicoptère dans la bande des sauveurs de la ville. Sauveurs qui vont réussir à souffler des tornades en y jetant une bombe faite d’une bouteille d’un litre de propane.
Et la scène finale que l’on voit arriver grosses comme une maison, mais qu’on se dit, non, ils ne vont pas la faire, et bien si, le héros traverse un requin avec une tronçonneuse et y retrouve, intacte, une jeune femme précédemment avalée par la bête.
Bref, pas besoin d’aller plus loin (il y a encore moult détails mais ce post est déjà bien long) pour vous dire que Sharknado est, pour moi, un film culte dans la catégorie navet. Pour en terminer avec lui, voici des répliques extraordinaires. «Je n’ai plus de cartouches » dit celle qui vient de décharger comme une folle son fusil sur un requin. » Et le climax de l’écriture pour les fuyards en quête d’abri : « Pourquoi installer une maison de retraite à côté d’un aéroport ? – Parce que les p’tits vieux sont bouchés ! »