Thikem's Blog

Pour ne pas cesser d'écrire

Le gars botté

Ouf, ça fait du bien de ne plus avoir ce plâtre sur la jambe, la botte en résine est vachement plus légère, quoiqu’un peu chaude, et surtout offre bien plus de liberté car réglable et amovible.

Deux semaines de plus sans poser le pied par terre, et puis enfin je pourrai recommencer à marcher. Enfin, plutôt réapprendre à marcher parce que le tendon d’Achille va devoir être vachement assoupli après cinq semaines d’immobilité, et c’est là que je vais devoir souffrir pour redevenir la gazelle que j’étais avant.

Bref, j’ai quand même déjà le pied à angle droit alors qu’on m’avait prédit un retour progressif à cette position. Un peu de temps de gagné sur la guérison et la douleur.

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Emoi

Personne n’a jamais eu connaissance du moment de faiblesse qui submergea Dambal. Il s’était engagé dans un édifice dont le squelette dominait le versant abrupt d’une colline ravagée par les flammes deux nuits plus tôt, et il est tombé, au détour d’un amoncellement de gravats fumants, face à une niche miraculeusement préservée où s’exposaient les lettres noircies du texte tant recherché. Pour la première et dernière fois de sa vie, Dambal sentit les jambes se dérober sous lui, les murs et le ciel s’étant subitement mis à prendre la tangente. Chute de tension, a-t-il pensé, avant de tomber lui aussi, mais dans les pommes. A force de ne plus y croire, il avait cessé de réitérer les promesses, sauf peut-être en son for intérieur, là où une petite graine d’espoir subsistait dans l’attente d’une illusoire germination, même lorsqu’aucune eau, aucun soleil ne l’alimentait. Par-dessus tout, on ne peut l’ignorer, il y avait ce nœud dans les entrailles qui s’était manifesté quelques lunes auparavant lorsqu’il avait trouvé, dans un coffret caché au fond de la tombe de fortune, un message griffonné sur un bout de papier, et ce nœud venait de se relâcher violemment à la vue de l’épigramme. Malgré les coups du sort et des forts, seule la pierre avait pu préserver l’intégralité du message dans sa beauté magique, c’est-à-dire incompréhensible. La délicate gravure était donc plus forte que son propre corps, toujours meurtri par les violences infligées à lui et aux siens, plus résistante que son âme, encore malmenée par ces temps où plus rien n’était impérissable. Telle fut donc la cause de cet épisode immémorable, une brève manifestation de la fragilité masquée, une discontinuité intempestive de la carapace d’apparat. Dambal eut vite fait de l’engloutir dans le puits des petits stigmates délébiles, tout comme ces temps d’insouciance qui font rêver et fantasmer lors de rassemblements faussement heureux qu’inventent les imbéciles, quand ils ne sont pas accaparés par l’épiement permanent des cieux périlleux où patrouillent les discrets oiseaux de feu.

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Triste constat

C’est quoi le Peterbos, sinon un nouvel aperçu de l’avenir de notre capitale.

Non seulement, nous avons mis le ver dans le fruit, mais nous l’avons laissé croître sans contrôle. Non seulement nous avons laissé les loups pénétrer dans la bergerie, mais nous pensons limiter les dégâts en leur tapotant les pattes avec des bâtons de guimauve.

Je suis pour le respect des autres, de leurs différences et de leurs valeurs. Pourtant, quand les autres ne jouent pas le jeu, quand ils trichent ou n’acceptent que les règles qui les intéressent, il arrive un temps où il faut se montrer fort et ferme, sinon les petites escarmouches rebelles deviendront de l’abus de faiblesse puis l’asservissement des mauviettes.

Les voyous de ces cités n’ont pas peur, ni de l’autorité ni de la justice, et si rien n’est fait pour véritablement leur montrer que la coupe est pleine et que la facture sera salée pour quiconque manifeste un comportement nuisible à autrui, ce sera la fin sans beauté de la civilisation occidentale.

Que la volonté de nos politiciens soit prête !

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Copie à revoir : déjà le retour

Vous pouvez me dire que j’exagère, surtout sur un sujet aussi dramatique, mais quand même, est-ce que les rédacteurs sont incapables de comprendre ou d’écrire correctement le français ?

En lisant cet article sur la camionnette bélier à Toronto, le titre me faut tiquer. « Dix personnes ont été tuées et 15 blessées par une camionnette qui s’est lancée à vive allure sur un trottoir de la capitale économique du Canada ». Pas vous ?

La suite logique aurait été d’indiquer que la camionnette sauvage avait été neutralisée et que les constructeurs automobiles seront rappelés à l’ordre afin qu’ils améliorent les contrôles de leurs systèmes de voiture autonome, celles-ci semblant prendre des initiatives meurtrières.

Bon, j’arrête ici, il y a trop de victimes, et cela ne prête pas à rire mais plutôt à se recueillir.

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Copie à revoir

Je ne résiste pas à cette accroche involontaire d’un quotidien en ligne bien connu.

Inscriptions dans le secondaire : le retour des filles devant les écoles.

Et quoi, il y a des filles de joie qui recherchent des clients aux abords des écoles. L’auteur devait avoir l’esprit mal tournée et a probablement confondu inscription et prostitution.

Bon sang, règles de base de l’écrivant : se relire et éviter la précipitation…

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Le vrai du faux

22 avril

Pour une fois, je reprends des extraits d’une intéressante étude réalisée par l’ULB, et le lien pour y jeter un œil : http://cescup.ulb.be/JugezEtienne.

« La mémoire agit comme une éponge qui absorbe les informations fausses et les transforme en informations vraies. C’est donc difficile d’avoir un jugement critique efficace quand on est confronté en permanence à des fake news. »

« Il est en effet beaucoup plus difficile de ne pas croire que de croire » résume Olivier Klein. Selon lui, cette tendance générale est alarmante : « Les conséquences de la crédulité sont de plus en plus dangereuses et massives, car les gens sont confrontés au quotidien à des outils technologiques qui les exposent à plus d’informations fausses et douteuses ». Pour conclure, « ne surestimez pas votre capacité à ignorer des informations fausses ! »

Pas mal de journalistes et d’accros aux médias sociaux feraient bien d’en prendre de la graine.

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Encore un poisson de noyé

Avicii, roi de la dance, est décédé, tristesse.

Le roi Albert II a quitté l’hôpital, compassion.

Le moteur d’un avion explose en plein vol, peur.

Le roi Ronaldo fait bon usage des paradis fiscaux, réprobation.

Ecrans de fumée, feintes et tromperies, la presse fait moins étalage de l’essentiel.

600 millions d’euros publics pour les coopérateurs d’Arco, perdants, conscients des risques, mais pas disposés à les subir. Vous avez dit que les Belges sont tous égaux devant la loi (du marché) ?

Rien à voir ! Il ne s’agit pour le MR que d’obtenir le soutien du CD&V. Et dans ce cas-là, la raison d’état ne se privera pas de tordre le bras à notre bonne vieille démocratie pour arriver à ses fins, surtout quand c’est vous et moi qui paierons la facture.

Les élections, c’est bientôt, réfléchissez bien, petits moutons à la mémoire courte.

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Territoire de chasse

Dambal a la chance des maladroits. Quand il décide de construire un piège pour capturer du gibier, le sanglier se méfie, renifle les abords, hésite et les parois du trou s’effondrent sous ses sabots, ou les mâchoires de la chausse-trappe se coincent et la biche effrayée se brise le cou contre un arbre dans sa fuite éperdue ou encore le collet mal fixé étrangle le lapin lorsqu’il s’accroche dans une racine. Et si par malheur aucun animal ne se laisse prendre, soit il croise par hasard la piste d’une bête blessée et agonisante soit il se trouve à proximité d’un troupeau insouciant qu’il peut suivre jusqu’à un étroit défilé où l’étalon alpha, dominant mais dominé par d’obscures raisons, guide ses congénères, sans se douter qu’après quelques courbes, un cul-de-sac les livrera à la merci de leur poursuivant. Comme les échos sont faciles à invoquer, Dambal suit à distance la petite troupe pour ne pas éveiller de soupçons, mais sans trop y croire, leur odorat ne tardera pas à détecter ses forts effluves corporels, pense-t-il. Des bruits circulent sur des vallées verdoyantes où paissent des milliers de têtes de bétail, où il n’y a qu’à tendre les bras pour attraper sa nourriture, mais Dambal n’ose pas trop y croire. Tant qu’à faire, il trouve son territoire, planté de hêtres et de chênes, plutôt vivable et même s’il y passe des tronches à claques et des faciès effrayants, il peut s’aventurer sans trop de risques dans les espaces dégagés, avec le sentiment d’être libre, presque bien dans sa tête des beaux jours, avec ce pressentiment qu’il pourra y demeurer à volonté, tant qu’il inspirera respect et prudence.

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Un peu ça va

Est-ce qu’il y a moyen de relever le niveau de l’info belge ? J’ai beau m’intéresser à l’actualité, chaque jour je vois les médias infestés par des articles sans intérêt, des torchons, quelques lignes anonymes, recopiées ou tapées en vitesse (et bonjour l’orthographe parfois), comme s’il fallait remplir les pages pour compléter les encarts publicitaires qui les inondent. On en arrive même à placer un encart publicitaire dans un article annonçant la mort de quelqu’un.

Pour pouvoir se prétendre journaliste, il faut faire un peu d’investigation, approfondir les débats, faire appel à la réflexion, enrichir les lecteurs, et non les actionnaires.

Les maîtresses de Trump, l’héritage de Johnny, le rayon de courbure des concombres en conditions de sécheresse, il y a surdose de conneries, une partie de la presse francophone semble flirter avec le Café du Commerce.

Bien sûr, rien de nouveau sous le soleil, pour assurer le contrôle social, il est bien utile de détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, par un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes.

« La liberté commence où l’ignorance finit ».
« On songe à l’éclairage des rues, songez à l’éclairage des esprits »

Victor Hugo

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Gènes du déplaisir

Dambal a des doutes sur la pertinence de l’alchimie qui, subtilement, a façonné son corps parmi les effluves de bidons éventrés. L’entropie renouvelle habilement l’assortiment de son magasin de farces et attrapes pour se moquer des généticiens à la petite semaine, lorsqu’elle s’immisce dans les réactions exothermiques ou énergivores, dans les réplications ou les recombinaisons. Au bilan de ces opérations, souvent à fonds perdus mais quelques fois gagnantes pour celles qui bravent les statistiques, Dambal doute d’être humain ou plutôt d’avoir hérité des mêmes bagages parentaux que ces épaves aux corps décharnés pour lesquelles il n’éprouve qu’amertume et compassion. Il a l’impression d’exister sur un autre plan de réalité phénotypique, une combinaison unique d’événements biochimiques dont il désapprouve le caractère irrémédiable comme la dissolution de la perle nacrée dans le vinaigre de vin ou la combustion d’arbres précieux dans ces feux de joie qu’allumaient certains illuminés lors de fêtes barbares. De toute évidence, la potion a un goût amer, malgré le boost de vitalité et la musculature surdéveloppée, en dépit de l’aiguisement des sens et la vivacité des réflexes, les cornues du destin ont distillé une quintessence suprêmement répugnante, parce que plus différente, plus discordante que les supercheries expérimentales, puisque contaminée par l’esprit de celles qui veulent encore et toujours avancer à tâtons vers la sublimation temporelle des réactions exogènes. Et Dambal n’acceptera jamais d’en avoir payé le prix.

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