Double chance

22 mars

Aujourd’hui, départ pour Paris, pour revoir notre petit-fils Émile en chair et en os (bien en chair d’ailleurs), mais ça démarre plutôt mal : en montant dans le train à Jette, j’oublie le sac à dos avec les billets et les clés de la maison. Panique ! Si on veut revenir à Jette, on rate le TGV pour Paris mais si quelqu’un pique le sac, il pourrait découvrir notre adresse. Heureusement, notre ami Angelo répond à notre appel, file à vélo à la gare et retrouve notre sac sur un banc du quai. Soulagement !

Rassurés, nous pouvons pleinement profiter de la journée à Paris qui, contrairement à Bruxelles sous averses, est splendide et nous permet de nous promener longuement avec le petit et de dîner en terrasse. Quel plaisir de le voir en bonne santé et de plus en plus souriant, alors qu’autour de nous d’autres souffrent des problèmes respiratoires de leurs enfants (je crois les doigts pour que ces soucis soient bientôt derrière eux).

Enfin, on peut dire que notre ange gardien était avec nous ce vendredi, merci à lui de veiller sur nous et notre famille.

Vraiment ?

« Soyons sérieux ! L’Otan ne peut être une alliance à la carte » : Borrell répond aux propos polémiques de Donald Trump qui a menacé samedi, en cas de réélection aux Etats-Unis, de ne plus défendre les pays de l’Otan en retard de paiement, allant même jusqu’à « encourager » la Russie à les attaquer.

Qu’attendre d’autre que des menaces de la part de ce personnage ? OK, la Belgique est un des plus mauvais payeurs, mais je vois mal l’OTAN refuser de la défendre si la Russie arrivait à nos portes.

Et encourager la Russie à nous attaquer, c’est pour nous faire peur ? La machine de guerre russe est en plein développement, l’Ukraine risque de craquer sous ses assauts incessants, les pays limitrophes se sentent de plus en plus menacés : et les États-Unis resteraient les bras croisés lorsque les troupes russes envahiraient leurs territoires ?

Soyons sérieux, c’est le cas de le dire, et Trump continue à se conduire comme un clown.

Le renouveau arrive

29 décembre

L’année finit sur des notes tristes, sombres.

Pas seulement à cause de ce temps pluvieux qui n’en finit pas de nous noyer presque en continu, sous un ciel bas, si bas qu’on aurait envie de se pendre, ou du moins de rester accroché à un écran quelconque.

Mais surtout parce que de terribles événements se passent en Ukraine et dans la bande de Gaza, et dans d’autres pays dont on ne parle pas, ou plus, parce qu’ils nous sont si éloignés de nous que cela ne vaut pas la peine d’en parler, ou si peu, en quelques mots discrets, pour ne pas trop nous déranger dans notre confort égoïste.

Et je ne voudrais pas assombrir le tableau par des considérations écologistes, mais je le fais parce que le réchauffement climatique et le pillage irréfléchi de la planète méritent tout autant notre inquiétude.

J’ai cependant toujours l’espoir que le changement des mentalités viendra…

4ième bonne tête

Que dire de notre prestation d’impro d’hier soir ? Nouvelle mouture, scénarisation plus ou moins mise en place (il y a eu quelques couacs), le bilan est mitigé selon moi.

Non pas parce que nous avons mal joué, plutôt parce que d’une part nous avons pas été aidé par les propositions de thèmes du public (trop similaires), et d’autre part parce que je nous sentais trop tendus à vouloir respecter la structure prédéfinie.

Certains d’entre nous, dont moi, avons eu du mal à monter sur scène car nous n’accrochions pas vraiment aux suggestions, et le démarrage a semblé laborieux. Ensuite, même s’il fallait se trouver des liens antre les scènes et définir une histoire, les impros sont trop souvent revenus avec les mêmes sujets (bonbon, chocolat, soupe aux tomates, scouts…) et nous avons laissé filer certains thèmes intéressants (le psychologue, le premier baiser…)

Point de vue occupation de l’espace, ça allait mais certains épisodes se sont révélés chaotiques (camp scout par exemple) quand d’autres furent clairs (la file au cinéma). Reproches de spectateurs : trop de monde parlant en même temps, des dialogues trop discrets comme si nous nous parlions sans nous soucier du public.

Enfin ne nous jetons pas trop fort la pierre, nous ne sommes que des amateurs et nous avons fait de notre mieux, nous gagnons peu à peu en expérience et le prochain spectacle sera encore meilleur.

Douce illusion

« Comment faire pour garder pied dans ce monde qui va mal ? L’homme est-il mauvais ? Le mal est-il destiné à revenir sans cesse ? »

Ces questions, c’est un homme qui l’a posée à deux écrivains amis, l’un arabe, l’autre juif, réunis cette semaine dans une salle de culture bruxelloise. Leur réponse fut fataliste : un grand malheur frappe le monde, on se bat, puis on reconstruit. On pense que les hommes ont compris et puis soudain un autre malheur frappe le monde, et tout se redétruit, de nouvelles horreurs rappellent le souvenir des anciennes et il faut, encore et encore, se battre. Le XXIe siècle est celui de la fragmentation et de la polarisation, explique l’un des deux écrivains, tentant de couvrir les événements qui se succèdent d’une logique, aussi brutale et pessimiste soit-elle.

Ce sentiment si lourd d’un monde qui va mal, de la haine qui domine tout, de l’inévitable qu’on n’a pas su et qu’on ne sait pas arrêter, plane désormais dans nos rencontres et nos conversations. L’optimisme nous porte souvent vers des décisions désastreuses, dès lors ne serait-il pas (enfin) temps de lâcher l’illusion d’un monde délivré du mal ?

Le mal et le bien, toujours relatifs, sont les deux partenaires de la nature humaine, cherchant à s’approprier les ressources disponibles aux dépends des autres, ces nuisibles qui convoitent MA part de gâteau. Car sur une planète où les ressources sont limitées, un nombre croissant d’humains ne pourra que se les disputer. Et le bien des gagnants sera toujours le mal des perdants.

Je ne suis pas optimiste sur la disparition du mal, l’homme restera un loup pour l’homme, mais je le suis sur la capacité des hommes de bien à contenir le mal, non pas en offrant tolérance et compassion, les brutes s’en régalent, mais en se battant constamment pour la sécurité et la tranquillité de chacun et chacune.

La locution latine « Si vis pacem para bellum » garde tout son sens aujourd’hui.

C’est f(l)ou

6 juin

La commission de la Justice se verra présenter ce mercredi un projet de loi tout fraîchement déposé par le gouvernement et visant à simplifier la modification de l’enregistrement du sexe dans l’acte de naissance à l’état civil.

Désormais, les personnes à l’identité de genre fluide, par exemple, pourront changer plusieurs fois de sexe dans leur acte de naissance, en fonction de leur ressenti, et cela sans passer par une procédure exceptionnelle devant le tribunal de la famille.

Il leur sera également plus facile de modifier leur prénom, sans que cette démarche soit obligatoirement liée au changement de sexe : il sera possible de prendre un prénom indépendamment de l’identité de genre vécue intimement à ce moment.

Petite précision : un « genre fluide » se dit d’une personne dont le genre varie au cours du temps. Hier, j’étais une femme, aujourd’hui je suis un homme, demain je serai une femme. Le genre d’indécision qui doit perturber aussi bien la personne concernée que son entourage.

Tant que cette personne ne s’offusque pas si on lui dit madame ou monsieur à mauvais escient…

Prolongation du nucléaire

Super : le gouvernement ne ferme toujours aucune porte. Engie doit étudier le scénario du maintien en exploitation de Doel 4 et Tihange 3 pendant les hivers 2025-2026 et 2026-2027. Mais la « mini-prolongation » de Doel 1 et 2 et Tihange 1 n’est pas écartée. Les deux scénarios doivent être étudiés par Engie et Elia sous l’angle de la sécurité d’approvisionnement.

Je l’ai déjà écrit : personne ne fera fonctionner de telles installations nucléaires si la sécurité n’est pas garantie. On ne parle pas ici de prendre des libertés sur la sécurité mais d’application de nouvelles normes techniques retardées de deux ans dans un cas comme dans l’autre. Les travaux pour Doel 4 et Tihange 3 étant sur de servir pendant au moins 10 ans et les travaux pour Doel1&2 et Tihange 1, on ne le saura qu’en 2024.

Le kern ministériel se refuse pour l’heure à fermer définitivement une porte : « Cela ne veut pas dire que c’est ce que nous allons faire, mais il n’est marqué nulle part qu’il faut choisir entre les deux » « Si les deux scénarios sont faisables du point de vue de la sûreté nucléaire et de la sécurité d’approvisionnement, et qu’Engie est disposé à le faire, on pourrait même les cumuler s’il y a une plus-value à le faire ».

Ce serait la voix de la sagesse, vu les difficultés à prévoir dans l’approvisionnement énergétique, étant donné qu’avec Poutine rien n’est possible pour un bon bout de temps encore.

Histoire de chiens

11 décembre

Nous avions passé un bon week-end en famille à Nieuwpoort, notre chien Jackson s’était bien amusé sur la plage, un grand espace dégagé où il pouvait courir sans restriction, et nous faisions quelques courses lorsque le drame est arrivé.

Je laissais Jackson rejoindre sa maîtresse qui sortait d’un magasin lorsqu’un molosse (american staff ou bouledogue), dissimulé par le grand manteau de sa maîtresse, s’est jeté sur notre chien. Il a hurlé, de peur comme de douleur, sous la morsure d’un chien trois fois plus grand que lui.

Heureusement, il est agile et a pu échapper aux crocs de son agresseur, celui-ci n’ayant réussi qu’à entailler sa peau à deux endroits de la patte arrière droite. Au début, il semblait ne pas trop en souffrir mais peu à peu il a commencé à boiter, refusant finalement de marcher, ne pouvant plus poser la patte à terre.

De retour à Bruxelles, nous avons pris un rendez-vous aux urgences vétérinaires, et bien nous en a pris, car il commençait à avoir de la fièvre. Après nettoyage des plaies et injection d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires, sans réaction agressive de sa part ni plaintes, il devrait se rétablir.

Ouf, nous pouvons tous nous remettre de nos émotions.

8 milliards aujourd’hui

15 novembre

Chronique d’un désastre annoncé.

La population humaine a doublé en 50 ans, ravageant tout sur son passage. Sans limitation des naissances, encore plus de pollution, plus de dégâts à l’environnement, plus de températures aberrantes, plus de fontes de glaciers, plus de désertification, plus d’inondations, plus de mégalopoles, moins de terres arables, moins de diversité des espèces animales et végétales, moins de sources d’énergie et de manières premières…

En résumé, un avenir morose, ou plutôt mort et pas rose.

C’est un début

30 octobre

C’est le bon jour pour souffrir.

D’abord deux de mes camarades participants ont provoqué des résonances en moi, en paralnt du fait de ne pas déranger, comportement acquis durant l’enfance pour répondre aux attentes des parents.

D’où, quand vient mon tour d’être partient, il ne faudra pas longtemps pour que je m’effondre en larmes en évoquant mon enfance passée. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps durant de longues minutes, mais je n’ai jamais pu exprimé de colère envers ce traitement injuste de l’enfant que j’étais, il n’y avait que de la tristesse.

La colère sera pour la prochaine fois.