Et voilà que les socialistes flamands s’y mettent à leur tour sur le piétonnier, il faut commencer les travaux tout de suite, histoire de continuer ce projet mal ficelé en zappant encore la concertation, et de s’engager dans des modifications et des dépenses pour justifier ne plus pouvoir revenir en arrière.
ET, tant qu’on y est, autant le faire au niveau de la Bourse, bien au milieu de la zone piétonne, et surtout de la seule artère Nord-Midi, comme cela la situation sera bien sans retour. « Il faut montrer aux Bruxellois et aux commerçants que, lorsque c’est bien aménagé, ça fonctionne », disent-ils, déjà comme un désaveu de ce qui fâchent les commerçants.
Mais sur quoi se basent-ils pour dire que ça marche ? Un piétonnier, ça se construit petit à petit, rue par rue, pas en phagocytant brutalement un grand axe. Un piétonnier, ça sert à assurer une promenade tranquille des personnes sur des lieux commerçants (la rue Neuve) et touristiques (la Grand-Place). Un piétonnier, ça s’accorde à la circulation, pour libérer des rues trop étroites pour le trafic automobile, pas pour compliquer l’accès de la ville aux non-résidents. Et les autres villes à piétonnier ont sûrement réfléchi et discuté de leurs aménagements, pas agi dans la précipitation, la mégalomanie et la non-concertation.
Tout le monde sait qu’un piétonnier est utile pour diminuer la pollution dans la ville et assurer des déplacements agréables dans les belles rues de Bruxelles, il y a déjà de nombreux exemples qui fonctionnent. Mais bon sang, arrêtez tout et recommencez votre épure avec l’avis des plus concernés, les commerçants, avant de créer un désert économique.
Bruxelles mérite mieux qu’un boulevard sans âmes.