Thikem's Blog

Pour ne pas cesser d'écrire

Nul n’est prophète en son pays

Mais bon sang, mais c’est bien sûr, l’évidence était devant nos yeux et nous ne la voyions pas. Tout cela est la conséquence logique de son éviction.

Alors qu’il effectuait un travail de fond depuis vingt années pour l’intégration des allochtones dans les limites de sa commune, donnant chaque jour de sa personne pour rencontrer, même de très près, les « nouveaux venus » afin de comprendre leur culture, leur religion, et leur démontrer les vertus d’une société libre et sociale, on lui a coupé l’herbe sous le pied.

Alors qu’il était, de par ses fréquents bains de foule (-ards), et de par sa connaissance approfondie de l’arabe et du Coran,  le mieux à même de sentir le pouls de la population, et aurait ainsi pu pressentir le danger extrémiste, voire empêcher à lui tout seul que des jeunes partent pour la Syrie ou préparent des attentats en France, on lui a violemment repris son oreille si attentive et sélective.

Et regardez le résultat : pendant vingt ans, il ne s’est jamais rien passé sur son territoire et en deux ans, vlan, les djihadistes sont sortis de terre, les menaces sont devenues omniprésentes, MSJ est pointée du doigt dans le monde entier, les gens ne se sentent plus en sécurité.

Vite, rappelons Mr Moureaux, construisons lui un temple (ou une mosquée), érigeons lui des statues (ou un lieu de pèlerinage), mais faisons en sorte qu’il revienne vite, Molenbeek-St-Jean ne peut pas survivre sans lui.

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Fadaises qui plaisent

J’ai bien ri en parcourant certains textes de « Si les Noirs parlaient comme les Blancs », ce hashtag qui retourne les clichés déconcertants.

C’est bien vrai que certains d’entre nous sortent parfois des énormités ou des remarques qu’on pourrait croire racistes mais qui souvent ne sont que des préjugés idiots qu’ils n’ont jamais été challengés avec la réalité, par paresse, manque d’intérêt ou contentement du « fast-food informationnel», la mondialisation et la multi-culturalité ont bouleversé les frontières ethniques et mis à mal certaines images faciles.

Mais, après tout, les clichés ne sont-ils pas la manifestation d’une ignorance qui, au moment où elle s’énonce, attend une réaction, un complément d’information, une remise à niveau de neurones mal programmés ? Passé l’étonnement d’une remarque déplacée, on peut remettre les idées en place par une réplique du même niveau, pas besoin de hashtag pour le faire.

Pour continuer dans la même lignée, j’espère qu’on aura bientôt son petit frère, « Si les Blancs parlaient comme les Noirs », histoire de ne pas rester idiots à propos des clichés sur les visages pâles bornés que nous sommes.

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Du vent ou du feu?

Sortir du nucléaire en garantissant un approvisionnement fiable et suffisant : est-ce vraiment possible ?

Dans un monde idéal, l’utilisation de ressources naturelles, renouvelables et non-polluantes limiterait les émissions polluantes à un minimum désirable, mais a-t-on vraiment dans nos mains les technologies qui le permettent ?

A force d’entendre tout et son contraire, on ne sait plus où donner de la tête. Les partisans du nucléaire nous vantent les exploits des nouvelles centrales que la Belgique ne va pas construire car elle prolonge la vie des existantes. Moins de déchets, plus de rendement, mais un danger permanent pour les populations, quel est le juste équilibre entre notre demande croissante en énergie et les risques d’accident nucléaire ? Quatrième génération prometteuse, oui, mais quel coût pour l’utilisateur et quelle empreinte écologique ?

Les antinucléaires regrettent le manque d’investissements dans l’éolien, le photovoltaïque ou l’énergie marémotrice, ils avancent des chiffres théoriques porteurs des plus grandes promesses, sans prendre à compte la réalité du terrain. Des hectares de panneaux dans le désert, des centaines d’éoliennes près des côtes ou dans des étendues rocheuses, c’est bien beau, mais la Belgique est un pays densément peuplé, et on aimerait savoir ce qui est faisable, avec des vrais rendements moyens (pas avec les maxima théoriques), et s’il est réaliste d’avoir notre pays autonome du point de vue énergétique sans le nucléaire.

Et qu’aucun des deux camps n’oublient les tracasseries du petit Nimby. Combien de pronucléaires sont-ils prêts à accueillir une centrale dans leur quartier ? Combien d’antinucléaires veulent-ils voir (et entendre) une éolienne dans leur jardin ?

Allons, cessons de perdre du temps dans ces querelles de clocher !

Si on se lançait plutôt dans des recherches sérieuses pour une autonomie énergétique individuelle, en visant le long terme, si on essayait de moins polluer, de prendre moins de risques, les disputes sont des gaspillages d’une énergie qui pourrait servir à trouver ensemble des solutions aux multiples questions que le nucléaire et les énergies alternatives soulèvent.

Mais bon, c’est juste une proposition pour les hommes de bonne volonté…

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Gastronaute

Ça m’a pris par surprise au bout milieu de la nuit, une douleur intense dans le flanc droit, un alien tentait de sortir de mes intestins, ou un autre voyageur indésirable.

Pendant un quart d’heure, j’ai eu beau me tourner et me retourner dans mon lit, le point irradiait avec toujours autant d’intensité, je me suis levé en espérant soulager ce mal par des mouvements verticaux, par des contorsions sur le divan, jusqu’à me mettre la tête en bas, ce qui n’aboutit qu’à me faire vomir un peu de liquide.

Quand cette torture se prolonge, on arrive à se demander si l’on ne va crever pas d’une péritonite (ça fait un bail que je n’ai plus d’appendice) ou d’une occlusion intestinale (mes intestins semblaient vachement trop  calmes), mais on a des scrupules à réveiller quelqu’un pour rien, ou d’affronter les urgences et se faire remballer pour douilletterie excessive.

Et puis, soulagement, l’épine qui déchire les entrailles disparaît, la douleur devient diffuse et supportable, je peux regagner mes draps et m’endormir pour les quelques heures de sommeil qu’il me reste avant l’appel du réveil.

Gêne, irritation, gargouillis, nausées, blocage duodénal, les probiotiques n’ont pas d’effets sensibles, ça ira mieux demain…

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Pas drôle de drame

Terrible ce fait qui s’est déroulé à Schaerbeek ! Encore un pauvre gosse victime d’une négligence, mais laquelle ?

Celle de la police qui aurait dû emmener de force l’enfant, alors que la sœur demandait leur intervention mais que tout semblait « normal » en leur présence ? Des voix se seraient alors élevées contre cet abus de pouvoir, on ne sépare pas un enfant de sa mère sans raison valable, la police ne peut rien faire sans l’accord d’un juge, qui n’aurait d’ailleurs pas levé le petit doigt pour des appels sans preuve de maltraitance, et nous ne sommes pas (encore) dans Minority report où on agit avant que le crime soit commis.

Celle de la SAJ qui connaissait l’état psychologique de la mère ? Vu les moyens très limités dont disposent les services sociaux, et les très nombreux cas qu’ils ont à suivre, il leur est impossible de tous s’en occuper, c’est malheureux à dire, mais les dossiers les plus brûlants sont traités en priorité et si, par exemple, aucun psychologue n’a prescrit l’internement du parent ou indiqué un degré de dangerosité sérieux pour les enfants, les SAJ vont probablement accorder plus d’attention aux problèmes sérieux avérés.

Celle de la Justice, de Région, de l’Etat, qui n’ont pas mis en place les bonnes lois, les bonnes règles, les bonnes institutions, les bons moyens pour empêcher ce genre de faits dramatiques ? On aborde alors la délicate frontière entre la liberté individuelle et l’intervention de l’état.

Soit on veut garder dans le domaine privé un maximum d’informations, ou en divulguer le moins possible (avec le biais de sa subjectivité sur ce qui est important à dire) ; dans ce cas, on ne peut sérieusement reprocher à l’Etat de ne pas toujours prendre les bonnes décisions, de mettre en œuvre des mesures imparfaites, quand il ne dispose que de données parcellaires.

Soit on permet à l’état de tout savoir sur les citoyens, il pourrait mieux décider et agir, mais ne plus avoir aucun secret implique le risque de contrôle de votre vie privée et une perte de liberté. Quelle part de liberté chacun de nous veut-il bien abandonner pour que l’état agisse de manière plus efficace ? Quand on voit le tollé des caméras de surveillance, il y a encore du chemin à faire.

Dernière chose : la tante de la victime semble oublier que le premier rempart contre la folie d’un membre de la famille est la famille elle-même. Si elle craignait tellement pour la vie du gosse, elle pouvait encore, voyant que ni la police, ni les médecins ne pouvaient (ou ne voulaient) agir, le prendre sous sa protection, même momentanément le temps que la mère aille mieux (s’il s’agissait d’une crise imminente et passagère). Elle ne semble avoir rien fait dans ce sens.

Même si les hommes politiques donnent le mauvais exemple tous les jours, il ne faut pas espérer se dédouaner de ses responsabilités en accusant les autres.

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Retour pas gagnant aux affaires

Oui, je sais, c’est la Saint-Valentin, et non seulement j’ai du laisser seule ma dulcinée pour jouer, mais en plus c’était mon tout d’arbitrer un match, ce qui m’a tenu loin d’elle pendant cinq longues heures. Mais j’essaierai de me rattraper.

Et tout ça pour un match perdu, sans aucune discussion, pour des contrôles hasardeux dans notre cercle (deux fois), pour des erreurs flagrantes d’arbitrage (deux fois) et pour deux PC fort bien tirés qui ne m’ont laissé aucune chance.

Dire que, menés 2-0, nous sommes revenus à l’arraché à 2 partout serait mentir sur la physionomie d’un match où nous avons été mené de bout en bout par une équipe rapide, bien organisée et bénéficiant de la chance des battants (trois buts au ras du piquet, c’est du shot millimétré).

Bref, encore une défaite où il n’y a rien à dire, vu les effectifs réduits et les « renforts » plutôt faibles qui n’ont pas pu faire grand-chose devant la déferlante adverse.

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La soirée au musée

13 février

Installer le musée du capitalisme à Cité culture, c’est un peu comme inviter un renard dans le poulailler : il y a erreur de jugement.

Du moins, c’est ce que l ‘on pense avant de visiter ce musée provisoire, et constater qu’il n’est en rien une apologie de la société de consommation, ou une glorification des hauts faits de l’économie, mais plutôt un lieu de réflexion sur l’histoire et les dérives de cette recherche absolue du profit, sur les dégâts qu’elle a déjà causé à notre planète et à ses habitants, sur la recherche d’autres solutions plus durables, plus viables, plus respectueuses de l’Homme et de la Nature.

Venez y jeter un œil, l’entrée est gratuite, il y a plein de jeunes et sympathiques organisateurs prêts à vous guider et à discuter de ce sujet sensible qu’est l’avenir de notre société. Ils ont mis tout leur courage et tout leur cœur à illustrer quatre thèmes dans autant de salles, rien de tape-à-l’œil, des informations présentées simplement, juste de quoi vous titiller les neurones et relancer le débat sur la possibilité de vivre autrement, de penser autrement, d’échanger autrement dans un monde qui a besoin d’un renouveau solidaire.

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Expression à risques

Paradoxe d’un monde où la liberté d’expression est presqu’offerte à tous via Internet : le choc des opinions divergentes amènent certains esprits chagrins, à courts d’arguments, à disqualifier les propos qui les dérangent.

Dès que le sujet  aborde la vie en société, il ne faut pas trop languir avant de lire les « insultes » faciles de bobos sans cervelle ou de nazillons refoulés (le fameux point Godwin). Comme si aucune solution ne pouvait venir d’une coopération entre les deux courants politiques, ou d’une nouvelle vision de la société, les préjugés (et conditionnements) ont la vie dure.

Et tant qu’à démontrer que le point de vue de l’autre est ridicule, on peut recourir à la simplification à outrance, en pointant du doigt un détail de son programme, en le stigmatisant pour ses erreurs grossières, alors qu’on sait fort bien (du moins, je l’espère) que rien n’est simple à l’époque où la mondialisation imbrique tout dans tout.

Et lorsque vraiment on ne respecte plus les limites du savoir-chatter, il reste le recours à l’attaque ad hominem

Oui, il faut vraiment être motivé pour s’accrocher sur certains forums et endurer les critiques acerbes, injustifiées, méchantes, ciblées,  vexantes, insultantes, de certains internautes. Une critique ne doit pas nécessairement être constructive, un débat ne doit pas obligatoirement se faire entre bisounours, mais il y a quand même quelques comportements à proscrire si on ne veut pas s’auto-disqualifier en passant pour l’impoli borné de service.

N’en déplaise aux  forumeurs, il n’y a que les galeux qui se grattent.

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… Avec un ciel si las qu’un tunnel s’est pendu…

– Chef, chef, y’a un problème dans le Pachéco. Des pierres sont tombées sur une voiture…

– Merde, manquait plus que ça ! On a envoyé une équipe sur place ?

– Oui, oui. Les dégâts seraient dus à un camion qui a heurté l’entrée, l’infrastructure semble fragilisée, il faudrait fermer le tunnel pour éviter…

– Holà, holà, on se calme. Je ne peux pas prendre la décision tout seul. J’vais en référer à la direction…

Bien plus tard (faut pas se presser…)

– Alors… ? On peut y aller ?

– M’en parle pas ! Y’a comme un hic. Personne n’est foutu de savoir qui est le propriétaire du tunnel, et aucun de ces snuls ne veut prendre la responsabilité de dévier la circulation, question de pas fâcher les automobilistes-électeurs sans doute.

– Et on va attendre longtemps qu’y se décident ? ça pourrait s’écrouler et causer des dégâts…

– Bah, ça fait des années qu’on répare avec des rustines, pour faire des économies de bouts de chandelle, ça attendra bien encore quelques jours avant de le fermer à la circulation.

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Histoire d’eau

Pourquoi faut-il donc que des envieux dénigrent la gestion de nos musées ?

Allons, svp, respectons les initiatives originales des rares ministres qui, grâce à une grande maîtrise des matières sous leurs responsabilités, ont su insuffler un esprit d’originalité dans ce qui n’était que des murs tristes autour de pièces ternes et ennuyantes à mourir.

Haro sur le vilain critique qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez et voudrait pointer une mauvaise gestion, une ignorance par désinformation ou un mépris délibéré du patrimoine ! Alors qu’il n’y a là rien d’autre qu’un dynamisme discret, une volonté de donner un coup de fouet à toutes ces vieilles habitudes qui faisaient rimer musée royal avec ennui abyssal.

Les trous dans le toit permettent d’admirer les nuages et de baigner les salles d’une clarté naturelle. Les momies planent au-dessus de l’eau, comme les messies d’une résurrection imminente. Les revêtements de sol offrent aux visiteurs une palette de couleurs originales, traçant dans le labyrinthe des salles un fil d’Ariane d’excentricité. Les pigeons, baptiseurs impromptus des expositions, y font leur nid dans une approche toute symbolique de notre nature urbaine. Et la pluie, la pluie, reste maîtresse absolue de cette magnifique scénographie météorologique.

Moi, j’applaudis des deux mains, quand l’imagination transforme la désaffection en animation.

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