Quand donc les grévistes des prisons du pays vont-ils comprendre qu’ils ne servent pas tous leurs intérêts en persistant sur cette voie ?
D’accord, ils ont des revendications légitimes, ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à en avoir, cependant tout comme lors des blocages par les routiers ou les grèves sauvages des transports en commun, c’est aussi avec la vie des gens qu’ils jouent ainsi à la roulette plus.
Bien sûr, certains vont dire qu’ils ne s’agit que de condamnés qui n’avaient qu’à bien se conduire pour ne pas se retrouver derrière les barreaux, et qu’ils peuvent bien endurer quelques jours d’inconfort (dont ils sont en partie responsables par les dégradations qu’ils ont causées), alors que le reste de leur temps ils sont bien logés et nourris, en comparaison avec les conditions de détention cent ans plu tôt. Oublient-ils leurs familles qui souffrent aussi de la situation ?
Le vrai problème est ailleurs, dans l’autorisation que se donnent des personnes de pouvoir prendre en otages d’autres personnes, la plupart du temps innocentes et non concernées , et de s’en servir pour faire avancer leur cause. En s’excusant pour les désagréments causés, en reportant bien sûr la responsabilité sur ces autres dont ils veulent forcer la main, en se dédouanant d’avoir causé des dégâts collatéraux, en estimant leur action légitime par rapport à celles d’autres groupes.
Verraient-ils d’un bon œil que, pour revaloriser leur métier, les pharmaciens décident de ne plus délivrer de médicaments, ou les médecins de ne plus prescrire, bafouant ainsi le droit à la santé des citoyens ? Ou que, pour obtenir plus d’hommes et de moyens, les pompiers refusent d’éteindre les incendies ? Ou que les policiers, en manque criant d’effectifs, et les militaires, épuisés par le niveau de sécurité, cessent de protéger les biens et les gens ?
Encore et toujours, ce ne sont pas les buts qui sont mauvais, c’est la manière violente pour les atteindre qui reste en travers de la gorge des victimes, et il y en a de plus en plus qui ne comprennent pas ou plus qu’on les instrumentalise sans leur consentement.
Il serait temps de réfléchir à des actes mieux ciblés, sans violence mais forts et précis, vers les vrais responsables, et pas seulement via ce droit de vote usé jusqu’à la corde par les mensonges et trahisons des politiciens.