En planque

Quand le temps est à la flemmardise, Dambal adore se planquer dans des réduits souterrains, pour observer les pitreries involontaires du dérisoire. Le spectacle n’est cependant pas toujours à la hauteur, il faut souvent attendre ces scénettes déconcertantes qui se déroulent devant les yeux et dont il entrevoit, par le miroir tordant de son esprit déformé, les engrenages désopilants. Par exemple, il y a ce cerf-volant qui danse frénétiquement dans le grand vent d’orage afin de récolter quelque étincelle céleste et finit immanquablement en flammes lorsqu’explose la drôle de boîte noire de son maître à panser. Et la déconfiture des charognards qui assistent sidérés au sursaut d’un présumé cadavre qui se relève en moulinant de ses bras maigres et s’enfuit en clopinant vers un immeuble cramoisi où s’inscrit en lettres pâles le logo d’un félin bondissant. Ces petites bêtises divertissantes font de la volatilité du moment un surprenant mélange de jovialité et d’humilité, car si, par mégarde, un jour prochain, on se retrouvait à son tour mal pris, il faudrait combattre ce qui voudrait vous abattre et répéter un à un les gestes qui sauvent de l’anéantissement.

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