Plus de 50 % des élèves francophones fréquentent une « école ghetto ».
Le refrain est connu depuis des années : la Belgique francophone présente l’un des systèmes scolaires les plus inégalitaires de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Plus qu’ailleurs, les résultats dépendent du milieu d’origine. Aux épreuves Pisa 2022, la Fédération Wallonie-Bruxelles se trouvait, après la Hongrie et la Slovaquie, dans le top trois des pays les plus inégalitaires. Et ce, malgré les dizaines de millions d’euros injectés chaque année dans les écoles à indice socio-économique dit faible (98,6 millions en 2022-2023). En cause : l’organisation trop « libérale » de notre enseignement. Comprenez, le choix presque total des parents au moment d’inscrire leur enfant. C’est en tout cas ce que souhaite démontrer le service d’étude de l’APED (l’Appel Pour une École Démocratique ASBL), grand défenseur de la mixité scolaire, dans sa dernière analyse.
En clair: certains établissements scolaires ont un niveau qui serait bas. La question posée n’est pas d’améliorer leur niveau. Pas du tout: la solution seraient de faire subir ce niveau bas à tout le monde et à empêcher les parents d’inscrire leurs enfants dans une école d’un bon niveau. Bref, on nivelle par le bas et le tour est joué. Pas besoin d’améliorer le niveau de l’école. Mais c’est horrible comme solution plus que bancale.
La vision purement utilitariste de l’enseignement développée par l’APED ne correspond pas à la finalité de l’enseignement. Il ne s’agit en effet pas de produire à la chaîne les mêmes têtes carrées. Il s’agit plutôt de donner à tous les mêmes bases de départ indispensables au développement de chacun selon ses propres capacités, intérêts et sa volonté. Il paraît en effet évident que tous n’ont pas vocation à poursuivre une carrière intellectuelle de haut niveau ni à devenir le prochain Einstein – dont les résultats scolaires, soi-dit en passant, étaient plus que mitigés car ses intérêts étaient déjà ailleurs.
Comparer sur la seule base des résultats à la sortie des études est donc une erreur pour juger de l’efficacité de notre système d’enseignement, même si on admet qu’il faut bien un système d’évaluation objectif de la performance des établissements scolaires. En tirer alors des conclusions telles que la mise en cause du libre choix de l’établissement scolaire, dans les limites existantes, est réellement abusif, en particulier si ces conclusions paraissent entraîner en outre un nécessaire nivellement par le bas, contraire au principe même de l’enseignement qui est censé élargir l’horizon et non le limiter ou le restreindre.
L’APED confond l’égalité des chances avec l’égalité des résultats, et s’en prend à une liberté garantie par la Constitution pour imposer son pédagogie dogmatique. La mission de l’école est la transmission du savoir, pas d’instrumentaliser les enfants pour un illusoire projet sociétal basé sur une ignorance également partagée.
La multiculturalité a créé ce problème et ce n’est pas que pour l’enseignement. Certains arrivants ont cru que tout leur est permis mais oublient que leurs droits correspondent aussi à des devoirs (et pas uniquement voter à gauche), et certaines cultures, outre le handicap de la langue et d’un système d’écriture différents, sont rétives par rapport au contenu de notre enseignement !
Le choix d’école des parents est tout à fait légitime! Cela fait partie de leur mission d’éducation. Le problème en Belgique c’est qu’en trente ans certaines régions ont été l’objet d’une immigration massive; généralement peu éduquée et peu nantie. Cette immigration a fondamentalement changé la sociologie de certains quartiers, d’où un certain manque de mixité sociale. C’est peut-être regrettable, mais on ne va quand même pas mettre en place des quotas d’inscription débilitants pour pallier une politique d’immigration laxiste et irresponsable et un manque d’assimilation aux valeurs de l’Occident.
Depuis les « décrets inscription », il y a imposition de la mixité sociale. Et depuis ce moment, les connaissances en Belgique ont chuté. Car ce qu’ils ne comprennent pas (ou refusent de constater), ces décideurs et autres ONG, c’est que plutôt que l’émulation vers le haut des « moins favorisés » par les « plus favorisés », c’est l’inverse qui se produit, simplement parce que ceux qui ne veulent pas apprendre foutent un tel boxon ou mettent en place du harcèlement que ceux qui veulent apprendre n’en ont plus l’occasion. Et aujourd’hui, il est impossible, vu la bien bien-pensance actuelle, de mettre sur le côté les éléments perturbateurs.
L’idéologie de l’égalitarisme va handicaper toute une société qui se trouve en compétition dans un monde global. Les jeunes ménages diplômés commencent à chercher ailleurs un meilleur avenir pour leurs enfants et nos entreprises ont d’énormes difficultés à recruter du personnel qualifié. Pas un mot des conséquences sociétales sur les choix éducatifs, évidemment !…
Les gens qui en ont les moyens se tourneront vers le privé, ce qui entraînera encore plus d’élitisme ! Avec le Pacte dit d’Excellence, les parents soucieux de l’éducation de leurs enfants n’auront bientôt plus d’autres choix que l’enseignement privé ou l’enseignement à domicile.