Thikem's Blog

Pour ne pas cesser d'écrire

Envole-moi

le Mai 30, 2011

D’où vient ce gouffre qui sépare l’écrivant potentiel de l’écrivain prolixe?

Le manque d’inspiration? Le manque de temps? De lamentables excuses!

La peur d’être nul, de ne pas passer le jugement des lecteurs? Si on n’écrivait que pour soi, il n’y a aurait ni inhibition ni déception… sinon vis-à-vis de soi-même, le plus féroce critique qui puisse exister. Arrêtons de nous leurrer!

C’est sans doute bateau, mais il n’y a que nous pour nous empêcher d’écrire.

Je ne prétendrai pas que le dire résout tout, il m’est trop pénible de m’astreindre à mon exercice quotidien de rédaction, je veux simplement utiliser une métaphore pour illustrer mon sentiment.

L’écrivant a besoin de se construire un pont pour atteindre le côté opposé, celui où les mots coulent de source et où l’imagination est féconde et productive. L’engagement personnel est la première épreuve avant la mise en oeuvre, elle est nécessaire mais pas suffisante.

En effet, ce pont est d’abord ficelle fragile que le moindre doute rompt, puis corde d’où un vent contraire peut faire chuter l’équilibriste de la prose, ensuite passerelle aux barreaux lâches prêts à laisser tomber l’impatient, pour enfin devenir le pont assez solide qui permettra l’accès définitif au monde de l’écriture.

Long et pénible peut être le passage, l’échec est en embuscade à chaque pas. Un moment d’inattention, de relâchement, et c’est la chute. Il faudra tout reconstruire depuis le début.

J’ai plongé pas mal de fois, j’ai parfois mis du temps à me relever, l’appel des phrases a toujours fini par me motiver, et même si cette petite voix n’arrête pas de dire que je replongerai, je veux essayer encore et encore car, un jour, j’ai l’espoir d’atteindre le crissement perpétuel de la plume.


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