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Complicité de sabordage

le mars 31, 2014

C’est l’histoire du bateau qui coule mais dont on ne peut empêcher le naufrage parce qu’il y a deux maîtres à bord qui préfèrent l’apparat à l’efficacité.

Les voies d’eau à bâbord sont mal colmatées parce que le premier capitaine veut ménager les hommes d’équipage des ponts inférieurs et épuise plutôt les matelots plus éduqués. Les pleurs des marins à fond de cale résonnent de plus en plus forts parce que le navire prend toujours plus de gîte, ce capitaine dit entendre les attentes de ses hommes mais s’acharne à appliquer sur les trous des recettes aussi obsolètes qu’inefficaces. Et les conséquences d’avoir placé des amis incompétents aux postes-clés se font âprement ressentir.

Le second capitaine manque tout autant de créativité pour réparer les avaries, il pense motiver les troupes en leur donnant des cacahouètes. Les dégâts à tribord sont donc laissés à vau-l’eau car les officiers veulent conserver les outils, les planches et les clous pour leur usage personnel et envoient les marins de bonne volonté bosser avec le peu qu’il reste. Et les conseils foireux des ingénieurs déconnectés de la réalité ne font qu’aggraver la situation.

Comme personne ne collabore avec personne, chacun lorgnant déjà vers les canots de sauvetage mais aucun ne voulant s’occuper des cordages pour les mettre à l’eau, il sera bien vite trop tard pour empêcher l’épave de reposer sur le fond et pour sauver l’équipage.

Et les deux capitaines, proche de la noyade, épuiseront alors leurs dernières réserves d’air pour s’accuser l’un l’autre d’avoir causé la perte du navire.


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