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Incompétence ou indifférence

le novembre 24, 2023

Après les responsables de la Société wallonne des eaux (SWDE) et des dirigeants de l’administration wallonne (SPW), c’était à nouveau le tour, ce vendredi, de la ministre de l’Environnement Céline Tellier (Ecolo) de venir s’expliquer devant les députés de la commission environnement du Parlement wallon au sujet de la crise des Pfas. Objectif : comprendre pourquoi pendant un an et demi (d’octobre 2021 au moins à mars 2023), on a laissé la population de Chièvres boire une eau polluée sans l’en informer.

Vendredi dernier, la SWDE avait affirmé avoir été dans l’impossibilité de communiquer faute de recommandations sanitaires claires de la part des autorités publiques dans le cas du dépassement d’une norme qui formellement n’est pas encore entrée en vigueur et qui ne devait l’être qu’en 2026.

Question 1 : la SWDE est donc incapable d’initiative pour faire avancer les choses sur un produit toxique et se contente bêtement d’attendre ou lieu d’agir?

Jeudi, au nom de l’administration, la directrice générale avait présenté ses excuses à la population et aux bourgmestres « pour ne pas avoir pris la mesure de l’ampleur de l’émotion et de la colère ». « Si c’était à refaire, bien sûr qu’on aurait communiqué. On s’en est rendu compte et on en tire les leçons. Dans le cas du dépassement constaté à Ronquières, on l’a directement fait », s’est expliquée Bénédicte Heindrichs, directrice générale du SPW Arne.

Question 2 : vous ne tirez donc des leçons que quand il y a catastrophe et, je cite « de l’ampleur dans l’émotion et la colère » de la population ? Est-ce là encore votre rôle : attendre et ne pas anticiper ?

Ce vendredi, Céline Tellier a réitéré ses excuses auprès des citoyens. « Ce qui est arrivé n’est pas acceptable », a-t-elle expliqué devant la commission. « L’absence de communication proactive aux citoyens a été constatée. Je le regrette et ça ne peut plus se reproduire. Je suis sincèrement désolée de cette situation », a-t-elle ajouté. « J’ai donné des instructions pour que ça ne se reproduise plus ».

Question 3 : croyez-vous qu’il suffise de présenter des excuses pour clore le débat ? Circulez, il n’y a rien à voir, et on passe à autre chose…

La ministre dit vouloir « apporter des réponses aux questions des citoyens sur leur contamination » et pouvoir « leur répondre dans les plus brefs délais et lutter contre la pollution » afin de pouvoir condamner les pollueurs.

Question 4 : Vous noyez le poisson pour qu’il s’intoxique aux Pfas et meure ?

Céline Tellier a annoncé la mise en place d’un plan d’actions, dont la constitution d’un conseil scientifique indépendant qui conseillera le gouvernement. « Les Pfas sont partout, y compris dans notre alimentation, et ils y restent longtemps. Le groupe d’experts conseillera le gouvernement », explique la ministre. « Les missions à réaliser en urgence par les experts seront de remettre un avis sur protocole scientifique, formuler les recommandations de lutte contre les Pfas, affiner les recommandations annoncées par le SPW Arne, remettre un avis sur le protocole scientifique ainsi que d’évaluer le besoin de réviser les normes et préciser les vecteurs de diffusion. »

Question 5 : N’en avez-vous pas marre de vos multiples conseils scientifiques ? La Flandre, consciente du problème depuis 2022, pourrait vous épargner cette perte de temps et d’argent (du contribuable).

Concernant les interrogations de la population sur la contamination de l’eau de distribution, la ministre précise. « Le monitoring doit être achevé au plus vite dans 645 zones de distribution d’eau », a-t-elle avancé. « Aujourd’hui, 306 zones ont été analysées, soit 47 % », avec un taux de 100 % des valeurs mesurées inférieures à la future norme de 100 nanogrammes par litres. « Il nous faut tous les chiffres. J’ai donc donné pour objectif à la SWDE d’accélérer pour avoir tous les résultats pour la mi-décembre ».

Question 6 : Espérez-vous effacer les conséquences de votre incompétence en mettant la pression sur la SWDE ?

Céline Tellier a aussi annoncé un accompagnement des personnes éventuellement contaminées sur le plan médical. « Des prélèvements sanguins et analyses seront effectués sur base volontaire », a-t-elle assuré. « Les résultats de ces analyses seront comparés à ceux d’un échantillon de la population wallonne. Un accompagnement des personnes soumises à ces tests sera mis en place afin de réduire leur exposition ». « En parallèle du suivi sanitaire, j’ai demandé que des analyses des sols soient réalisées, notamment à Chièvres. Ca débutera avec les eaux de surface. Des enquêtes pour identifier les sources de contamination seront aussi menées ». Enfin, selon la ministre, le SPW est invité à répondre favorablement aux communes qui souhaiteraient organiser des réunions publiques destinées à informer la population.

Question 7 : Ne devriez-vous pas plutôt tester d’emblée toute la population de la région ? Sur base volontaire veut dire que seuls ceux qui se sentent malades viendront ; d’autres, sans symptômes actuels, pourraient subir les conséquences de l’empoisonnement dans des années car non suivis.

« Le gouvernement est pleinement mobilisé pour répondre aux questionnements de nos concitoyens et assurer la protection de leur santé. Cette crise doit remettre le principe de précaution comme priorité absolue », a-t-elle conclu.

Question 8 : Remettre le principe de précaution comme priorité absolue… Il ne l’était donc pas : pouvez-vous me dire à quoi sert votre fonction ?


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